3 questions à Yoichi Otabe

Représentant personnel du Premier ministre pour l’Afrique

Publié le 28 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quelles sont les perspectives de la Ticad à l’heure actuelle ?
Yoichi Otabe : Depuis son lancement en 1993, le Japon a déjà organisé trois conférences de la Ticad et s’apprête à organiser la quatrième en 2008. Il est très important, dans l’intervalle de celles-ci, qui ont lieu tous les cinq ans, de réaliser des sessions où sont évoqués les trois piliers de la coopération du Japon en Afrique : la réduction de la pauvreté par la croissance économique, le développement humain et la consolidation de la paix, à l’image de la session d’Addis-Abeba qui s’est tenue les 16 et 17 février dernier. Par ailleurs, nous organiserons au second semestre 2006 une nouvelle session sur les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique et l’Asie.
La récession économique a contraint le gouvernement à faire des coupes budgétaires qui affectent l’aide publique au développement (APD). Comment comptez-vous poursuivre les ambitions de la Ticad malgré cela ?
Dans le processus de la Ticad, le Japon préfère privilégier l’assistance fondée sur les projets, contrairement à d’autres qui privilégient l’aide budgétaire. Cela a payé. Nous avons constaté avec satisfaction une amélioration de la gouvernance dans certains pays du continent, grâce notamment au programme du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Par exemple, Madagascar a fait des efforts notables en la matière, et les investissements dans ce pays ont augmenté, y compris de la part du Japon.
Par le passé, le Premier ministre Junichiro Koïzumi a déclaré que son gouvernement était déterminé à faire de l’Afrique l’une des priorités de la politique étrangère nippone. Pourtant, l’Asie reçoit cinq fois plus d’aide que l’Afrique
Si l’on considère l’aide économique que l’Union européenne apporte aux pays étrangers, on remarque que la part réservée aux pays asiatiques est moindre, comparée à celle consacrée à l’Europe de l’Est et à l’Afrique. Étant donné sa situation géographique, c’est tout à fait naturel que le Japon privilégie les pays asiatiques. Et malgré la distance qui nous sépare de l’Afrique, nous lui consacrons néanmoins 17 % de son APD non remboursable (hors prêts concessionnels). Par ailleurs, les contribuables japonais doivent être convaincus de la nécessité de notre aide au continent africain, ce qui n’est pas toujours facile vu l’éloignement du continent. Et le plus important n’est pas le volume de l’aide, mais plutôt les relations fondées sur la coopération qu’entretiennent le Japon et l’Afrique.

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