Grand invité de l’Économie RFI/Jeune Afrique – Kibily Touré : « La liaison Dakar-Bamako va refonctionner rapidement »

Le Franco-Sénégalais Kibily Touré, administrateur général de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako, est le Grand Invité de l’économie RFI-Jeune Afrique, samedi 1er décembre 2018 sur RFI, à 12 h 10 heure de Paris, 10 h 10 TU.

Kibily Touré (Sénégal), à RFI le 30.11.2018 © Vincent Fournier/JA

Kibily Touré (Sénégal), à RFI le 30.11.2018 © Vincent Fournier/JA

Julien_Clemencot

Publié le 30 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Ancien conseiller spécial de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État français auprès du ministre en charge de l’Europe et des Affaires étrangères, Kibily Touré est depuis la fin du mois d’octobre administrateur général de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako. Il est le grand invité de l’émission Éco d’Ici Éco d’ailleurs diffusée ce 1er décembre à 12h10, heure de Paris. Extraits.

  • De la France au Sénégal

« J’ai en la matière des prédécesseurs. Félix Houphouët-Boigny a signé la constitution française en 1958 en tant que ministre d’État. Léopold Sédar Senghor a été membre du gouvernement français. Plus récemment, Philippe Bas a été conseiller juridique du gouvernement sénégalais au moment des lois sur la décentralisation, avant de devenir quelques années plus tard Secrétaire général de l’Élysée, puis ministre français. La France et le Sénégal entretiennent une relation où il y a toujours eu une forme de mutualisation des élites. »

  • Dakar Bamako Ferroviaire
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« C’est est l’organe de gestion d’une ligne binationale, c’est un outil d’intégration politique. Il prend le relais du concessionnaire qui s’était lui même substitué à deux sociétés d’État, l’une malienne et l’autre sénégalaise. Quand les États ont mis fin à la concession [de Transrail, en 2015, NDLR], ils l’ont fait sur la base d’un constat d’échec.

Depuis avril, les rotations ferroviaires sont arrêtées, mais des trains circulent sur un modèle de redevances de péage pour des industriels, des miniers qui louent une partie de la ligne. Mais la liaison Dakar-Bamako va refonctionner rapidement parce que nous avons finalisé l’acquisition d’une flotte de onze locomotives. (…) Il faut redonner à l’entreprise sa dignité, en faisant que les trains aillent et viennent. L’objectif des deux États, c’est une rénovation complète. Le ticket d’entrée est de 200 millions de dollars. Davantage encore si l’on prend également en compte la rénovation des gares.

  • Urgence

Aujourd’hui, j’ai un plan d’urgence pour reprendre les rotations entre Dakar et Bamako. Nous avons besoin de 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros). Et – je vais vous surprendre -, c’est à la mesure des États, et même de la société Dakar Bamako Ferroviaire. J’ai des concessions ferroviaires qui me rapportent 720 millions de F CFA par an.

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Autre levier, avant même d’aller voir mes ministres sénégalais et malien : les industriels comme Dangote qui ont besoin d’un transport de masse. Sur ce corridor, il y a un potentiel de quatre millions de tonnes marchandises qui actuellement sont transportées par camions.

  • Absent
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Dans la première expérience de concession, il y a une acteur qui était absent : le régulateur. Il y avait seulement un comité de suivi.

Dans le schéma que nous avons retenu, il y aura deux sociétés de patrimoine, une malienne et une sénégalaise, un régulateur et un exploitant, idéalement un privé, professionnel du transport. Si demain, nous avons des opérateurs maritimes ou routiers, il y a beaucoup plus de chance que cela marche.

  • Chinois

Je vais mettre un pavé dans la mare. Je pense que la présence chinoise est fantasmée. La Chine ne prospère pas partout. Elle a même des fois du mal à exister dans certains endroits.

Il faut être cohérent. On ne pas dire d’un côté la France est partout et il faut que la France me paie des études. Il faut construire dans les pays africains des offres d’éducation aux standards mondiaux.

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