France-Afrique : un an après sa création, il reste encore « beaucoup de travail » au CPA d’Emmanuel Macron

Le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) d’Emmanuel Macron a célébré vendredi 30 novembre son premier anniversaire à Paris. Au menu : discours, tables rondes et débats sur la « nouvelle relation » que le président français entend tisser avec les pays africains.

Emmanuel Macron avec les membres du Conseil présidentiel pour l’Afrique, le 29 août. © YOAN VALAT/AFP

Emmanuel Macron avec les membres du Conseil présidentiel pour l’Afrique, le 29 août. © YOAN VALAT/AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 30 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Jules-Armand Aniambossou le reconnaît lui-même : « Nous ne sommes pas des pros de la communication ». Lassé que le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) soit régulièrement qualifié par la presse de « coquille vide », de « cénacle de courtisans » ou de « satellites de Jupiter », son coordinateur et ses membres avaient mis les petits plats dans les grands pour célébrer la première année d’existence de cette institution inédite, sorte de think tank dédié à la politique africaine d’Emmanuel Macron.

Un an après une première conférence de presse de présentation intimiste dans les sous-sols d’un hôtel parisien, début décembre 2017, le CPA dressait ce vendredi 20 novembre un premier bilan de son action dans les locaux de l’Agence française de développement (AFD), à Paris. Avec les animateurs de RFI Claudy Siar et Juan Gomez en chefs d’orchestre, discours, tables-rondes et débats se sont succédés sur la « nouvelle relation » qu’Emmanuel Macron souhaite nouer avec les pays africains.

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Parmi les personnalités externes au CPA, Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, Sira Sylla et Hervé Berville, députés de la République en marche (LREM), ou encore Pierre de Gaétan Njikam, adjoint au maire de Bordeaux Alain Juppé.

Interpellations « sans filtres »

Dans la salle, des jeunes Français et Africains, qui n’ont pas hésité à interpeller les différents intervenants sur des sujets aussi diverses que l’attribution de visas aux Africains désireux de se rendre en France, la récente hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers dans les universités françaises, ou encore l’avenir du partenariat entre Paris et les pays africains. Le tout « sans filtres » ou presque, comme le souhaitaient les organisateurs.

Au centre de discussions parfois animées, les différents engagements pris par Emmanuel Macron dans son discours à l’université de Ouagadougou, le 29 novembre 2017, dont la plupart ont été recommandés par les membres du CPA. Jules-Armand Aniambossou, camarade de promotion de Macron à l’ENA, a ainsi insisté sur le fait que plusieurs d’entre eux étaient en train de se réaliser, comme la restitution d’œuvres africaines à leur pays d’origine ou la saison des cultures africaines en France en 2020.

Comme l’a assuré Elisabeth Gomis, journaliste et réalisatrice membre du CPA, ses neuf membres bénévoles, tous issus de la société civile, n’hésitent pas à parler « cash » au président pour tenter d’orienter ses décisions. Objectif : en finir avec les travers de la « Françafrique » et donner un nouveau visage aux relations tumultueuses entre la France et les pays du continent. Désormais doté d’un secrétariat permanent et de locaux au siège de l’AFD, le CPA a encore, de l’aveu même d’Elisabeth Gomis, « beaucoup de travail » à fournir pour y parvenir.

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