Présidentielle au Sénégal : salve d’investitures pour Macky Sall

Le président sortant, Macky Sall, a été investi samedi 1er décembre par la coalition Benno Bokk Yakaar. C’est sa quatrième investiture officielle en vue de la présidentielle de février 2019, que la coalition au pouvoir clame être gagnée d’avance.

Macky Sall, président sénégalais, avec son épouse Marieme, lors de la cérémonie de son investiture à la candidature à la présidentielle de 2019, le 1er décembre 2018 à la Dakar Arena. © Lionel Mandeix.

Macky Sall, président sénégalais, avec son épouse Marieme, lors de la cérémonie de son investiture à la candidature à la présidentielle de 2019, le 1er décembre 2018 à la Dakar Arena. © Lionel Mandeix.

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Publié le 1 décembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Quatre investitures en moins d’une semaine. Dont la dernière, ce samedi 1er décembre, se veut une cérémonie pour les englober toutes, organisée en grande pompe à la Dakar Arena, le stade flambant neuf inauguré en août dernier à Diamniadio, au cours de laquelle Macky Sall reçoit son ultime sacre en tant que candidat à la présidentielle du 24 février prochain, sous l’étendard de la coalition majoritaire Benno Bokk Yakaar.

Weah, Barrow, Abdelaziz et Ouattara présents

Le président sénégalais a même pu compter sur le soutien de plusieurs chefs d’État africains lors de cette dernière cérémonie. George Weah (Liberia), Adama Barrow (Gambie), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) ou encore Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) étaient ainsi de la fête.

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Ce dernier a pris la parole pour louer le bilan du président sénégalais. « Je sais ce que vous faites pour votre pays. Macky est un homme d’État, un homme de paix », a-t-il salué.

Autant d’invités prestigieux pour renforcer le signal adressé aux adversaires du président sortant quant à son poids sur la scène politique intérieure, comme à l’international.

Macky Sall est rompu à l’exercice. Vendredi, déjà, il a été investi pour « aller chercher un second mandat », à l’occasion du congrès extraordinaire de son parti, l’Alliance pour la République (APR).

Nombre de ses partisans étaient réunis pour l’occasion, en présence des cadres du partis, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar, à la veille de la célébration des dix ans d’existence de l’APR, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar. L’occasion pour les « apéristes » de renouveler le mandat de leur candidat à leur tête.

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Et plus tôt dans la semaine, mardi 27 novembre, il a été investi par le Parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng et par l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse.

Unité affichée

Un chapelet de cérémonies « nécessaires »,  selon Mor Ngom, président de la chambre des élus de l’APR. « Il s’agit de représenter le poids et la diversité politique de Benno Bokk Yaakar. Il était important que toutes ces investitures aient lieu. Tous ces partis politiques ont une idéologie différente, mais ils n’ont qu’un seul parti : le Sénégal », plaide celui qui est aussi ministre conseiller à la présidence.

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Une unité affichée aussi par le nombre de poids lourds de la majorité présidentielle présents lors de l’investiture vendredi, à l’instar du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse (AFP), et d’Ousmane Tanor Dieng (PS), qui ont rejoint sur l’estrade les caciques de l’APR et les membres du gouvernement.

« Seule, l’APR avait déjà enregistré 26% des suffrages lors de la présidentielle de 2012. Mais l’alliance avec ses partenaires lui a permis d’obtenir 65% des voix au second tour », a rappelé Andourahmane Ndiaye, secrétaire administratif national de l’APR.

À la tribune, Macky Sall a d’ailleurs pris soin de saluer les membres de sa coalition, remerciant « les leaders politiques d’obédiences diverses, libéraux, nationalistes, progressistes ou encore républicains qui ont accompagné la majorité présidentielle au service du pays ».

Ralliements

À dix jours du dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel, la multiplication des investitures par les principaux partis de la coalition majoritaire entend renforcer le message affiché par le régime. Dans les rangs de « BBY », on se dit en effet serein quant à une réélection du président sortant, et l’on insiste par ailleurs sur la supposée absence de poids de l’opposition.

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« Nous montons  en puissance », clame El Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller en charge de la communication, qui souligne que de nombreuses autres coalitions, en plus de BBY, ont rejoint et continuent de rejoindre les rangs des soutiens à Macky Sall à l’approche du scrutin.

Dernier ralliement en date, celui d’Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor, en Casamance, et ancien proche d’Abdoulaye Wade. Un ralliement qui fait couler beaucoup d’encre à Dakar, mais que ni l’intéressé ni le camp présidentiel n’ont officiellement confirmé. [Le ralliement d’Abdoulaye Baldé à Macky Sall a été confirmé par l’intéressé sur les antennes de la RFM, dans l’émission le Grand Jury. Il était par ailleurs lui aussi présent à la Dakar Arena, samedi 1er décembre, NDLR].

Si la campagne du candidat Macky Sall ne commencera officiellement qu’à compter du 10 décembre, une fois les parrainages clôturés, le rassemblement des « apéristes » et de leurs alliés, vendredi, avait déjà des airs de meeting de campagne avec, en toile de fond, l’idée que la bataille serait déjà gagnée.

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