Examen de conscience
Publié le 28 février 2006 Lecture : 1 minute.
On a souvent reproché aux opérations de maintien de la paix de l’ONU d’être lentes, inefficaces, voire contre-productives. Le 22 février, de nouveaux griefs sont venus s’ajouter à la liste. À New York, le Conseil de sécurité a en effet examiné les conclusions d’un audit du Bureau des services de contrôle interne concernant la gestion financière des dix-huit missions en cours.
Premier problème : la multiplication des opérations de maintien de la paix. Six nouvelles missions, dont quatre en Afrique (Liberia, Côte d’Ivoire, Éthiopie-Érythrée, Burundi), au cours des quatre dernières années, c’est beaucoup, même si leur utilité ne se discute pas. Le montant des marchés publics passés par l’ONU a augmenté de 400 millions de dollars en 2005, pour atteindre 1,6 milliard. Il devrait augmenter d’autant cette année.
Le rapport déplore par ailleurs que « des dépenses d’un montant de 100 millions de dollars [soient] dépourvues de justificatifs » et que de nombreux marchés (61 millions de dollars, au total) aient été conclus « sans tenir compte des règles en vigueur ». Les auteurs imputent ces irrégularités à l’insuffisance des contrôles – quand ils existent -, à une gestion peu respectueuse des budgets prévisionnels et, peut-être, à des fraudes. L’existence de celles-ci est jugée « vraisemblable ».
C’est John Bolton, l’ambassadeur américain à l’ONU, dont le pays préside ce mois-ci le Conseil de sécurité, qui a mis le sujet à l’ordre du jour. Sans surprise, puisque, depuis des années, l’administration Bush n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la gestion onusienne. Le forcing américain a déclenché l’ire du « Groupe des 77 » (les pays en développement, plus la Chine), qui estime qu’un tel examen relève des prérogatives de l’Assemblée générale.
L’audit commandé est un élément parmi d’autres des réformes que Kofi Annan, dont le mandat arrivera à son terme le 31 décembre, s’efforce de promouvoir. Début mars, il doit présenter sur ce thème un rapport d’ensemble.
