En attendant al-Qaïda
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Pendant des années, on nous a expliqué qu’on ne pouvait pas négocier avec un régime non démocratique parce qu’il est instable – qu’il signe un accord un jour et disparaît le lendemain parce qu’il n’a pas le pays derrière lui. Et voilà que dans les Territoires et sous le joug d’une occupation impitoyable, le peuple palestinien a su mener à bien une campagne électorale parfaitement démocratique. Mais Israël n’en accepte pas les résultats : le Premier ministre par intérim Ehoud Olmert voulait le Fatah, et il a eu le Hamas.
Que faire ? Présenter le Hamas comme un monstre qui veut dévorer Israël, puisqu’il faut bien éliminer les monstres et s’assurer que le peuple palestinien comprenne que pour avoir de quoi manger, il devra en revenir au Fatah, qui passe brusquement pour un admirateur de Sion. Le mot d’ordre est désormais : « Nous ne parlerons pas avec le Hamas », comme on jurait jadis qu’on ne parlerait jamais avec l’OLP. L’État hébreu va donc cesser de transférer de l’argent à l’Autorité palestinienne et freinera le passage en Israël des biens et des personnes pour lui donner une leçon. Que disait le conseiller Dov Weissglas à une réunion des dirigeants de Kadima ? « Nous condamnerons les Palestiniens à la diète, pas à mort. » Et l’assistance d’éclater de rire.
« L’équipe du Hamas », telle que la voit Olmert, chercherait à constituer un Parlement dominé par le Hamas qui signifierait l’enterrement des accords d’Oslo. C’est un peu mélanger les genres quand on se souvient que c’est Olmert lui-même qui a recommandé au Premier ministre de l’époque, Benyamin Netanyahou, d’ouvrir le tunnel du mur des Lamentations, détruisant du même coup les liens qui avaient été établis avec Yasser Arafat et annihilant les espoirs suscités par les accords d’Oslo. Après quoi, le gouvernement a continué à développer à fond de train les colonies et déclaré, lorsque la seconde Intifada a éclaté, que l’Autorité était une entité qui soutenait le terrorisme, et il l’a réduite à l’impuissance, elle et Arafat.
Mahmoud Abbas, qui a pris la suite d’Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne, était pour Israël le président le plus commode, le plus modéré possible. Mais lui aussi, Israël l’a réduit à l’impuissance. Il ne lui a rien accordé, ni une amélioration de la vie dans les Territoires, ni la suppression des points de contrôle, ni la libération des prisonniers, ni le démantèlement des avant-postes des colonies.
Mais peut-être que le Hamas n’est pas encore assez extrémiste pour Israël. À peine aperçoit-on une lueur qui donne l’espoir d’un accord qu’Israël revient aussitôt à la politique dans laquelle il s’est spécialisé : démolir les dirigeants existants pour que des dirigeants plus radicaux les remplacent. C’est ainsi qu’Israël a détruit l’Autorité palestinienne, Arafat et Abbas. Et le Hamas est arrivé
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