Drôle de « francophone »
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Député conservateur et anglophone de la région de McLeod, en Alberta (Canada), Ted Menzies (53 ans) a été nommé secrétaire d’État à la Francophonie. Il est censé seconder la ministre Josée Verner… Problème : cet agriculteur qui fut naguère le vice-président de l’Association des producteurs de grains du Canada ne parle pas un mot de français. Oh ! bien sûr, il va suivre des cours particuliers trois fois par semaine, mais dans l’immédiat, il sera contraint de s’adresser en anglais aux membres de la Chambre des communes.
Sa nomination est vivement critiquée par l’opposition. Le Parti néodémocrate y voit même « presque une insulte ». Menzies se défend comme il peut en rappelant que le Canada compte « deux langues officielles, pas seulement le français, pas seulement l’anglais », mais il ne convainc que ceux qui le sont déjà. La défense du français est ici un combat séculaire. Mais il prend mauvaise tournure. Hors de l’État du Québec, la langue de Molière recule partout. Les statistiques sont impitoyables : 4,4 % de locuteurs en 1971, 2,9 % en 1996. Dans le nouveau gouvernement de Stephen Harper, seul un tiers des ministres parlent français. Harper lui-même avait déclaré au milieu des années 1990 que « la majorité des Canadiens est contre la politique des deux langues officielles ». Selon la revue albertaine Western Standard, le bilinguisme – obligatoire dans tous les documents officiels – coûterait 4 milliards de dollars par an à l’État fédéral.
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