Côte d’Ivoire : après Sangaré, Gossio et Abouo N’Dori, le FPI perd Séry Bailly
La disparition de l’ex-ministre Zacharie Séry Bailly, le 2 décembre à Abidjan, porte à quatre le nombre de barons issus des deux camps rivaux du Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo) à avoir tiré leur révérence, en moins de trois mois, en Côte d’Ivoire.
Le Front populaire ivoirien (FPI de Laurent Gbagbo) est de nouveau en deuil, à la suite de la disparition de l’ex-ministre Zacharie Séry Bailly, le 2 décembre, à l’âge de 70 ans. « La série noire continue au FPI », titrait ce jour-là Linfodrome, le portail d’information du groupe Olympe, éditeur des quotidiens indépendants Soir Info et L’Inter.
Ex-ministre de la l’Enseignement supérieur puis de la Communication (entre 2000 et 2003) de Laurent Gbagbo, Zacharie Séry Bailly était également l’un des fondateurs du Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares). Mort à la suite d’une commotion cérébrale, son décès porte à quatre le nombre de hauts responsables de l’ex-parti au pouvoir à avoir disparu en près de trois mois.
Après Sangaré, Gossio et Abouo N’Dori
Le 8 septembre, c’est le professeur de cardiologie Raymond Abouo N’Dori, ex-ministre de la Santé puis de la Construction (2000-2003) qui s’éteignait à son domicile, à la suite d’une crise cardiaque. À la différence de Zacharie Séry Bailly, qui était notoirement connu comme une personnalité modérée et considéré comme un membre « non aligné » dans la crise interne au FPI, Abouo N’Dori était, lui, proche de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.
>>> À LIRE – Disparition de Marcel Gossio : un coup dur pour le FPI de Pascal Affi N’Guessan
Autre proche du président du FPI décédé récemment de façon brutale : Marcel Gossio. L’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan (PAA), durant tout le mandat de Laurent Gbagbo, est décédé le 21 octobre dernier, soit près de six semaines après la mort d’Abouo N’Dori. Un décès brutal, dont le grand public ignore encore la nature et qui continue d’alimenter certaines rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux.
La mort de Marcel Gossio est pour le moins curieuse, inquiétante et inacceptable
Moins de deux semaines après le vice-président d’Affi N’Guessan, Aboudramane Sangaré, 72 ans, l’un des membres fondateurs du FPI, décédait à Abidjan à la suite d’un cancer de la prostate. Ce proche parmi les proches de Laurent Gbagbo, considéré comme « le gardien du temple » du FPI, dirigeait jusque-là la dissidence du parti et rival d’Affi N’Guessan.
Il avait occupé le ministère des Affaires étrangères entre 2000 et 2003, avant de présider l’Inspection générale d’État (IGE), jusqu’à la chute de Gbagbo, avec lequel il s’était enfermé dans le bunker présidentiel en avril 2011. Sangaré a été inhumé le samedi 1er décembre, à Abidjan, à la veille de la mort de Séry Bailly.
>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : Aboudramane Sangaré, de l’ombre à la lumière
Une « curieuse série de morts subites par arrêt cardiaque »
La mort de Marcel Gossio avait été qualifiée de « pour le moins curieuse, inquiétante et inacceptable », par l’ancien ministre Moïse Lida Kouassi, ponte du FPI. « Nous devons exiger, pour une fois, l’autopsie du corps pour que les choses soient claires. Il nous faut comprendre l’origine de cette curieuse série de morts subites par arrêt cardiaque », avait également réagi l’ancien ministre.
Le parquet a effectivement ouvert une enquête et une autopsie a été pratiquée sur le corps de Marcel Gossio, à la demande de la veuve. Mais celle-ci a néanmoins déclaré par la suite ne pas avoir reçu le rapport d’autopsie, pourtant remis au procureur par les médecins légistes. Ni la famille du défunt ni son parti, encore moins le procureur de la République auprès du tribunal de première instance du Plateau (Abidjan), n’ont encore livré des informations sur les circonstances précises de la mort de Gossio.
Plusieurs disparitions dans le camps Gbagbo
Ces dernières années, plusieurs cadres du FPI, et généralement du camp Gbagbo, sont morts. En février 2018, l’ex-ministre Jean-Jacques Béchio avait été retrouvé mort dans son lit, victime d’un arrêt cardiaque. Membre dissident du Rassemblement des républicains (RDR d’Alassane Ouattara), il avait rejoint le camp présidentiel lors du mandat de Gbagbo et avait séjourné dans le bunker présidentiel, avant de passer plusieurs mois en prison.
D’autres, comme Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ancien argentier de Gbagbo, et Mamadou Ben Soumahoro, ancien directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI, média public), sont quant à eux morts en exil, respectivement à Jérusalem en 2012 et à Accra en 2016.
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