Sahara occidental : l’Algérie réitère son soutien au Polisario

À quelques jours d’une réunion à Genève sur le Sahara occidental, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation algérien, a réitéré le soutien « constant » de son pays au Polisario, lors d’un entretien avec le chef du Front Brahim Ghali.

Brahim Ghali, chef du Polisario, lors du 28e sommet de l’Union africaine (image d’illustration). © African Union Commission

Brahim Ghali, chef du Polisario, lors du 28e sommet de l’Union africaine (image d’illustration). © African Union Commission

Publié le 3 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

La discussion s’est tenue à 9 000 kilomètres de Rabat. Plus précisément à Mexico, où Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l’État algérien, représentait Abdelaziz Bouteflika pour l’investiture samedi du nouveau président du Mexique Andrés Manuel López Obrador.

En marge de la cérémonie, le président du Conseil de la nation (le Sénat algérien) s’est entretenu avec Brahim Ghali, lui aussi présent. Au chef du Front Polisario, Abdelkader Bensalah a réitéré « le soutien constant de l’Algérie au peuple sahraoui pour le recouvrement de ses droits, conformément à la légalité internationale et aux résolutions des Nations unies », selon le communiqué diffusé par l’agence officielle algérienne APS.

La déclaration d’Abdelkader Bensalah est la première réaction publique d’un responsable algérien depuis la main tendue de Mohammed VI

la suite après cette publicité

La déclaration d’Abdelkader Bensalah est la première réaction publique d’un responsable algérien sur cette question depuis la main tendue de Mohammed VI. De son côté, Brahim Ghali « a salué la position de l’Algérie en faveur de la cause sahraouie ».

Un message à forte portée symbolique

La date de cette rencontre – et le rappel de ce « soutien » – ne doivent rien au hasard. Une réunion onusienne sur la question sahraouie doit se tenir mercredi et jeudi à Genève, afin d’ « ouvrir un nouveau chapitre dans le processus politique », comme l’indique la lettre d’invitation envoyée par l’émissaire de l’ONU Horst Köhler au Maroc, au Polisario, à la Mauritanie et à l’Algérie.

Rabat rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté, invoquant la nécessité de préserver la stabilité régionale. Le 6 novembre dernier, le roi Mohammed VI a proposé « la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » avec l’Algérie. Cette dernière s’est bien gardée de répondre directement à cette proposition – qualifiée en off de « non-événement ». La diplomatie algérienne a en revanche proposé d’organiser au plus vite une réunion du Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA), mais en prenant soin d’éluder la question du Sahara occidental.

>>> À LIRE – L’Algérie prête à dialoguer avec le Maroc, mais selon ses propres conditions

la suite après cette publicité

L’Algérie a aussi indiqué fin octobre qu’elle se rendait à Genève « en qualité d’État voisin », convaincue qu’ « une négociation directe, franche et loyale entre le royaume du Maroc et le Front Polisario, est de nature à conduire à une solution définitive de la question du Sahara occidental ». Le dernier cycle de négociations directes lancé par l’ONU en mars 2007 s’est enlisé en mars 2012, le Maroc et le Polisario campant sur des positions inconciliables concernant le statut et le référendum d’autodétermination.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Sahara occidental : comment se prépare la table ronde de Genève

Contenus partenaires