L’ONU réclame justice après des agressions sexuelles massives au Soudan du Sud

L’ONU a dénoncé lundi les viols ou agressions sexuelles commis récemment à l’encontre de plus de 150 femmes ou filles au Soudan du Sud par des hommes armés, dont plusieurs en uniforme, réclamant aux autorités de poursuivre les coupables en justice.

Dans un camp de réfugiés à Bentiu, au Soudan du Sud, le 10 février 2017. © TYLER HICKS/NYT-REDUX-REA

Dans un camp de réfugiés à Bentiu, au Soudan du Sud, le 10 février 2017. © TYLER HICKS/NYT-REDUX-REA

Publié le 4 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Le secrétaire général (Antonio Guterres) condamne fermement les attaques sexuelles brutales » récentes commises dans le Soudan du Sud, ont indiqué lundi soir ses services dans un communiqué. « En dépit des engagements des dirigeants de ce pays à cesser les hostilités et à relancer le plan de paix, la situation sécuritaire pour les civils reste catastrophique, notamment pour les femmes et les enfants », a-t-il ajouté.

Évoquant le recours aux violences sexuelles comme « tactique de guerre » récurrente au Soudan du Sud, Antonio Guterres souligne que de tels « comportements prédateurs contre les plus vulnérables sont inacceptables ».

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« Le secrétaire général exhorte les dirigeants de toutes les parties au conflit (…) à s’opposer à l’impunité pour ces crimes via des enquêtes et des poursuites judiciaires pour leurs auteurs », ajoute son communiqué.

« Au cours des 12 derniers jours, plus de 150 femmes et filles ont cherché de l’aide après avoir souffert d’agressions sexuelles, incluant des viols, près de Bentiu au Soudan du Sud », avait au préalable indiqué un communiqué conjoint signé de trois responsables onusiens, Henrietta Fore (Unicef), Mark Lowcock (Affaires humanitaires) et Natalia Kanem (Fonds des Nations unies pour la Population).

Arme de guerre

« Les assaillants ont été décrits comme des hommes armés, beaucoup en uniforme. Nous appelons les autorités compétentes à dénoncer publiquement ces attaques et à s’assurer que leurs auteurs soient traduits en justice », précisent les trois responsables dans leur communiqué.

« Toutes les parties au conflit doivent s’acquitter de leurs obligations humanitaires internationales et cesser les attaques contre les civils », réclament-ils.

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Vendredi, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé que 125 femmes et filles sud-soudanaises avaient été violées ou brutalisées en dix jours alors qu’elles cherchaient à s’approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu (nord).

Certaines des victimes sont âgées de moins de 10 ans, d’autres étaient enceintes ou avaient plus de 65 ans, avait précisé MSF.

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Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380 000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, à s’enfuir.

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