Burundi : le gouvernement exige la fermeture définitive du bureau onusien des droits de l’homme à Bujumbura

Le gouvernement burundais a exigé la fermeture du bureau à Bujumbura du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, avec lequel il avait déjà suspendu toute collaboration depuis octobre 2016, on indiqué des sources gouvernementale et onusienne.

Pierre Nkurunziza lors de sa prestation de serment au parlement de Bujumbura le 20 août 2015 © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Pierre Nkurunziza lors de sa prestation de serment au parlement de Bujumbura le 20 août 2015 © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Publié le 6 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Une note verbale « qui demande la fermeture » a été remise le 5 décembre au coordinateur résident de l’ONU au Burundi, Garry Conille, afin qu’il la transmette à Genève à la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a indiqué le 6 décembre à l’AFP un haut cadre du ministère des Affaires étrangères.

« Tout le personnel international [une dizaine de personnes, ndlr] doit être redéployé immédiatement, et l’Office a deux mois pour faire ses valises et fermer définitivement ses portes », a précisé cette source, sous couvert de l’anonymat.

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Cette information a été confirmée à l’AFP par une source onusienne qui a elle aussi requis l’anonymat. « Le gouvernement burundais se radicalise de plus en plus et continue sa défiance vis-à-vis de la communauté internationale », a-t-elle relevé. Joint par Jeune Afrique, le porte-parole du gouvernement Prosper Ntahorwamiye estime que « la note est justifiée » et que le bureau de l’ONU au Burundi « n’a plus raison d’être ».

« Après le boycott de la cinquième session du dialogue interburundais [fin octobre, ndlr] et du sommet des chefs d’État de la Communauté économique d’Afrique de l’Est dans la foulée, il s’en prend aux Nations unies cette fois », a ajouté la même source, rappelant que le sommet des chefs d’État, reporté en raison du boycott de Bujumbura, devait notamment traiter de la crise burundaise.

« Le gouvernement écarte peu à peu tous les témoins gênants »

Depuis octobre 2016, l’Office du Haut-Commissaire à Bujumbura travaillait déjà au ralenti. Le gouvernement avait alors décidé de suspendre sa collaboration avec ce bureau et de résilier l’accord régissant ses activités, l’accusant de « complicité » dans la rédaction d’un rapport de l’ONU imputant au pouvoir burundais des « violations graves » des droits de l’homme et mettant en garde contre de possibles « crimes contre l’humanité ».

« Tout semble indiquer que le gouvernement écarte peu à peu tous les témoins gênants (…), ce qui ne nous rend guère optimistes pour l’avenir », a regretté la source onusienne.

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C’est également en octobre 2016 que le Burundi était devenu le premier pays à se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) – retrait devenu effectif un an plus tard -, après l’ouverture d’un examen préliminaire sur des accusations de meurtres, tortures et autres exactions commises au Burundi.

La CPI a depuis ouvert une enquête en octobre 2017 sur la situation au Burundi. La Commission d’enquête de l’ONU a de son côté publié un rapport le 5 septembre, dans lequel elle pointe de graves violations des droits de l’homme, dont des crimes contre l’humanité, qui se sont poursuivis sans discontinuer au Burundi en 2017 et 2018. Son mandat a été prolongé d’un an le 28 septembre dernier.

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