Portrait : Malek Jaziri, le porte-drapeau du tennis tunisien
Actuellement 45e au classement ATP, le Bizertin Malek Jaziri n’a pas un parcours classique. Dans un pays où le tennis commence seulement à percer, sa popularité, comme celle de Ons Jabeur, contribue au développement de sa discipline.
Tunisie : 2019, l’année de tous les enjeux
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Il aura 35 ans au mois de janvier prochain, l’âge auquel beaucoup de sportifs de haut niveau se préparent à entamer leur deuxième vie. Malek Jaziri n’a qu’une idée assez vague de ce que sera son futur. « Dans le business, sans doute, mais je n’ai pas encore décidé », explique celui qui a gagné plus de 3,3 millions de dollars (2,9 millions d’euros) depuis le début de sa carrière professionnelle, en 2003. Quand ce cadet d’une fratrie de trois garçons se décidera à dire stop, il pourrait apporter son renfort à ses parents, industriels à Bizerte, sa ville natale. Mais dans son esprit, la perspective de mettre un terme à une carrière atypique, qui n’a vraiment démarré alors qu’il avait 25 ans, reste floue.
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Malek Jaziri se considère comme un joueur neuf, qui a encore beaucoup à apprendre. « J’ai commencé à jouer à cinq ans, en imitant mon frère aîné Amir. Mais je n’ai pas eu de formation traditionnelle. À 12 ans, j’ai rejoint un lycée sport-études à Tunis, où les conditions étaient difficiles : lever à 5h30, pas toujours d’eau chaude. Grâce à une bourse, j’ai pu faire quelques tournois en Europe et en Afrique. Mes parents m’ont aidé, mais ce n’est jamais facile d’investir dans un projet incertain. »
Premier Tunisien à jouer l’US Open
À 15-16 ans, le Bizertin fait une pause de deux ans, et admet avoir alors oublié de faire tous les efforts, mais il s’accroche à son rêve. Il vient à Paris pour faire soigner ses genoux fragiles, prend une licence à Sarcelles et s’inscrit à des petits tournois en Colombie, en Asie et en Russie. « Sans entraîneur, car je n’avais pas les moyens, précise-t-il. Jouer des matches, c’était aussi m’entraîner. »
Professionnel depuis 2003, Jaziri attend encore de faire un coup sur un tournoi du Grand Chelem
Professionnel depuis 2003, Jaziri a remporté six tournois ATP, plusieurs ATP Challenger Tour, mais il attend encore de « faire un coup » sur un tournoi du Grand Chelem, où il n’est jamais allé plus loin que les seizièmes de finale (en 2015 et en 2017, en Australie). Mais il restera pour toujours le premier Tunisien à jouer l’US Open (en 2011) et à atteindre les demi-finales d’un tournoi ATP première catégorie (la Coupe du Kremlin, en 2012). À son tableau de chasse, il a accroché plusieurs joueurs figurant parmi les meilleurs mondiaux, parmi lesquels le Bulgare Dimitrov, le Croate Cilic, l’Allemand Zverev et le Grec Tsitsipas. Des performances qui ont accru sa popularité.
Aussi, le Bizertin participe activement au développement de sa discipline en Tunisie. Un pays certes fou de foot, mais qui s’ouvre au tennis. « Je pense que les résultats de ma compatriote Ons Jabeur et les miens sont une bonne publicité. Chaque fois que je le peux, je participe à des journées portes ouvertes, y compris dans des petites villes comme Sidi Bouzid ou Gafsa. »
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