Côte d’Ivoire : le point sur les grands duels des élections partielles

Alors que la campagne pour les élections partielles ivoiriennes, prévues le 16 décembre, s’ouvre le 8 décembre, quatre localités seront particulièrement scrutées : Port-Bouët, Grand-Bassam, Bingerville et Lakota.

Dans un bureau de vote à Abidjan, samedi 13 octobre 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Dans un bureau de vote à Abidjan, samedi 13 octobre 2018. © REUTERS/Luc Gnago

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Publié le 7 décembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Un scrutin sans réel enjeu, mais à l’issue incertaine, se déroulera le 16 décembre prochain en Côte d’Ivoire, à l’occasion des élections partielles, dont la campagne s’ouvre le 8 décembre jusqu’au 14 décembre. Les électeurs de huit circonscriptions dont les résultats avaient été invalidés par la chambre administrative de la Cour suprême devront à nouveau choisir leurs élus (conseillers municipaux ou régionaux).

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti unifié de la mouvance présidentielle) était sorti vainqueur des élections locales du 13 octobre, devant le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié), les indépendants et le Front populaire ivoirien (FPI de Pascal Affi N’Guessan), alors qu’une partie de l’opposition avait boycotté le scrutin.

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« Quelle que soit l’issue du scrutin, cette tendance ne devrait pas être inversée », indique l’analyste politique Innocent Gnelbin.

>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : les grands enseignements des élections locales

Port-Bouët et Grand-Bassam scrutés de près

Sur les huit localités concernées par la reprise du scrutin, au moins quatre seront néanmoins particulièrement suivies, à commencer par Port-Bouët. Dans cette commune d’Abidjan, le scrutin avait d’abord été invalidé par la Commission électorale indépendante (CEI) puis par la Cour suprême, du fait de graves irrégularités impliquant des agents électoraux.

Siandou Fofana, le ministre du Tourisme soutenu par le RHDP, et Sylvestre Emmou, le candidat du PDCI, se feront face. S’il perd le scrutin, Fofana sera fragilisé au sein du RHDP, qui organise son congrès le 26 janvier 2019, en vue de resserrer ses rangs. De son côté, Emmou, qui se présente comme le « vrai vainqueur du premier tour », compte conserver la commune dans le giron du vieux parti qui le gère depuis des décennies.

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Autre localité, autre bataille à l’issue incertaine : Grand-Bassam. Dans cette cité balnéaire, la victoire de Jean-Louis Moulot, collaborateur du président Alassane Ouattara et candidat du RHDP, avait été invalidée pour cause de graves irrégularités impliquant des collaborateurs locaux de Youssouf Bakayoko, le président de la CEI.

>>> À LIRE – Municipales en Côte d’Ivoire : la victoire de Jean-Louis Moulot à Grand-Bassam annulée

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Cette victoire, finalement annulée, avait provoqué des manifestations dans la ville, notamment menées par des supporteurs de Georges Philippe Ezaley, le maire sortant et candidat du PDCI. « Nous aurons un meeting de lancement de la campagne le 7 décembre dans l’après-midi au petit marché, là où on avait commencé notre envol [lors du scrutin du 13 octobre, ndlr] », promet ce dernier.

À Bingerville, dans le district d’Abidjan, se jouera un match retour inattendu et pour le moins cocasse. En effet, le député Issouf Doumbia, candidat indépendant dont la victoire avait été annoncée par la CEI, a vu celle-ci être invalidée par la Cour suprême, pour cause de fraudes.

Affrontements

Alors qu’il avait été reçu par Alassane Ouattara, le président du RHDP, et présenté comme un élu indépendant ayant rallié la mouvance présidentielle, Issouf Doumbia a nié vouloir appartenir au futur parti unifié. De son côté, Beugré Djoman, maire PDCI sortant qui avait rejeté le parrainage de son parti pour celui du RHDP, a rejoint son ancien parti.

Dans le centre-ouest, à Lakota, le maire sortant Samy Merhy, candidat indépendant, et Abdoulaye Kouyaté, proche de Kandia Camara, la numéro 2 du Rassemblement des républicains (RDR, parti de Ouattara) devront encore s’affronter. La Cour suprême avait invalidé la victoire du second, au motif de graves irrégularités et de violences (au moins une personne avait été tuée lors des affrontements le jour du scrutin) ayant favorisé son élection.

Toujours selon la Cour suprême, ces violences avaient aussi – et par ricochet – favorisé la victoire de l’ancien ministre Roland Zakpa Koménan (RHDP), au conseil régional du Lôh-Djiboua, comprenant la commune de Lakota. Dans cette circonscription, Dominique Babli, candidat du PDCI, avait perdu de 384 voix.

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