Retour de voyage

Publié le 28 janvier 2003 Lecture : 2 minutes.

Ah ! la joie des vacances sous le doux soleil des tropiques ! Des conditions que l’on croit idéales, et pourtant… Dans le mois qui suit votre retour dans des contrées plus tempérées, un accès de fièvre d’une ampleur inconnue se déclare brutalement. Accompagné de terribles frissons, il vous laisse une désagréable sensation de glaciation interne. Il n’y a pas que les petits souvenirs made in « artisanat local » qui ont fait le voyage retour : le Plasmodium s’est immiscé clandestinement dans votre sang.
Dans la majorité des cas, l’histoire s’arrête là, après quelques jours difficiles. Parfois, devant une fièvre aussi virulente, le manque d’informations peut entraîner un traitement tardif, donc des douleurs accrues, voire un coma, puis un décès. Mais une personne impaludée, une fois la première crise passée, n’aura aucune difficulté à identifier la suivante, et à la traiter.
Au Sud, l’addition est beaucoup plus douloureuse. En Afrique, 20 % des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à des accès palustres répétés. Ceux qui passent ce cap bénéficieront d’une certaine immunité. Pas pour autant d’un gage de survie. Quant aux protections, disponibles à foison au Nord pour les voyageurs précautionneux, elles sont, au Sud, chères et difficiles d’accès pour les ruraux. Le meilleur moyen de se protéger reste la moustiquaire imprégnée. Mais, là encore, il faut se la procurer et, surtout, répéter l’imprégnation une fois par an.
Les morts causées par le paludisme sont révoltantes. Car, contrairement au sida, auquel il a longtemps contesté la place de maladie la plus meurtrière du continent africain, les soins sont simples et efficaces. Le paludisme est une maladie dont on peut guérir facilement. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 2,5 milliards de dollars par an suffiraient pour prévenir et traiter le mal. Au-delà de la douleur provoquée par la perte d’un être cher, qui, à force d’accumuler les accès palustres, finit par voir son coeur lâcher d’épuisement, les méfaits du paludisme sont nombreux. Mais relativement faciles à éviter, si les autorités sanitaires et politiques fournissaient les moyens nécessaires à la lutte. Une once d’espoir tout de même : le décryptage simultané des génomes de l’anophèle et du parasite ouvrira de nouvelles voies à la recherche. Autant d’aspects, de l’infection aux vaccins potentiels, que Jeune Afrique/l’intelligent passe ici en revue.

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