Maghreb clinique

Publié le 28 janvier 2003 Lecture : 1 minute.

Qu’ils soient pauvres comme la Mauritanie, ou riches comme la Libye, les pays maghrébins ont encore beaucoup de progrès à faire en matière de systèmes de santé. C’est pourquoi, traditionnellement, leurs citoyens préfèrent se faire soigner en Europe. Mais en raison du coût élevé des séjours et des opérations dans les hôpitaux du Vieux Continent, des délais très longs pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste ou tout simplement un visa, les malades se tournent vers les pays voisins les mieux nantis en matière de soins médicaux. C’est le cas des Libyens, dont la destination préférée est la Tunisie. Les quelque soixante-dix cliniques privées tunisiennes réalisent d’ailleurs près de 40 % de leur chiffre d’affaires à « l’export » (voir J.A.I. n° 2176).
Autres fidèles patients maghrébins, les Mauritaniens. Nombreux sont les membres du corps médical de ce pays qui ont étudié en Tunisie. Il est donc naturel qu’ils aiguillent certains de leurs malades vers leurs anciens professeurs. C’est ce qui est arrivé à Taleb Mohamed Ould Mrabet, expert-comptable et ancien député. « Je n’avais pas besoin de visa. J’ai pris un vol direct Nouakchott-Tunis avec Tunisair à un tarif bien plus bas que le billet Nouakchott-Paris. Je suis arrivé à 6 heures du matin, et j’ai été opéré le jour même à 13 heures. » Une stéréoscopie qui lui a permis de se débarrasser de calculs de la vésicule biliaire. Le séjour à la clinique n’a duré que quarante-huit heures. Coût total, billet d’avion compris : 1 800 dinars (1 280 euros), alors qu’en France, il aurait déboursé autour de 5 000 euros pour la seule opération. « Il y a encore beaucoup de gens qui ne connaissent pas les performances médicales de la Tunisie, note Ould Mrabet. Et qui se ruinent pour se faire opérer ailleurs alors qu’ils peuvent le faire ici à un prix abordable. »

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