Jeu de chaises musicales

La valse des nominations qui a suivi les municipales du 29 décembre s’est poursuivie avec le remaniement ministériel du 22 janvier.

Publié le 28 janvier 2003 Lecture : 2 minutes.

La redistribution des cartes consécutive aux municipales du 29 décembre confirme la marginalisation de l’opposition. C’est au tour du Rassemblement national des Bûcherons (RNB) de perdre du terrain, et notamment la mairie de Libreville. Le 19 janvier, André Dieudonné Berre, candidat présenté par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), a été élu à la tête du conseil municipal par 91 voix sur 97 votants. Exit donc le père Mba Abessole, figure emblématique de la vie politique et père du concept d’opposition conviviale. Politique et ethnique à la fois, l’alternance est totale : en vertu d’une règle non écrite, c’est un Mpongwè qui succède à un Fang.
Avec ce scrutin entre en vigueur une loi interdisant le cumul des mandats, et qui empêche les ministres et parlementaires de briguer des responsabilités municipales. Le député de Port-Gentil, Pierre-Louis Agondjo Okawé, a dû renoncer à la mairie, mais la ville reste sous le contrôle du Parti gabonais du progrès (PGP), en la personne de Séraphin Ndaot Rembogo. Idem pour le maire de Libreville, qui abandonne son portefeuille de ministre de la Communication, des Postes et des Technologies de l’information au profit de Mehdi Teale, ex-directeur adjoint du cabinet privé du chef de l’État. Le pouvoir ayant horreur du vide, la valse de nominations qui a suivi le scrutin s’est poursuivie jusqu’au 22 janvier, date du remaniement ministériel opéré par le président Omar Bongo. Ce remaniement technique récompense Paul Mba Abessole, élevé au rang de troisième vice-Premier ministre. Une promotion – ou un lot de consolation ? – qui consacre l’ancrage du RNB au sein de la mouvance présidentielle.
Le leader des Bûcherons avait fait son entrée au gouvernement en janvier 2002, comme ministre d’État chargé des droits de l’homme. Il conserve ce portefeuille, mais hérite, en outre, du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural. Paul Mba Abessole remplace à ce poste le chef du Parti social démocrate (PSD), Pierre-Claver Maganga Moussavou, opposant entré l’an dernier, comme lui, dans le gouvernement d’ouverture.
Épisode pour le moins rocambolesque, l’éviction de Maganga Moussavou fait suite aux bisbilles électorales qui ont opposé le PSD à l’Alliance démocratique républicaine (Adere), mouvement que dirige le vice-président de la République, Didjob Divungi Ni Ndinge. À la suite de la perte de la mairie de Mouila par le PSD, une poignée de ses militants, montés à bord d’un bus, auraient tenté de barrer la route de l’avion du vice-président lors des manoeuvres de décollage sur l’aérodrome local. Le cabinet du vice-président accuse les partisans de Maganga Moussavou de tentative d’assassinat contre le vice-président.

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