Le gouvernement nigérian attaque Shell et Eni à Londres

Déjà sous le coup d’un procès à Milan, les deux sociétés sont désormais également poursuivies au Royaume-Uni.Les autorités nigérianes les accusent d’être en partie responsables de la corruption d’anciens hauts cadres gouvernementaux, qui ont encaissé des pots-de-vin lors de la vente d’un bloc pétrolier en 2011.

Plate-forme de stockage offshore de la compagnie Shell au large du Nigeria, au sud-est du pays, le 26 décembre 2011. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Plate-forme de stockage offshore de la compagnie Shell au large du Nigeria, au sud-est du pays, le 26 décembre 2011. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 13 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement nigérian a annoncé le 13 novembre avoir lancé des poursuites au Royaume-Uni contre les compagnies pétrolières Shell et Eni, en relation avec un accord portant sur un bloc pétrolier conclu en 2011.

Cette nouvelle procédure est liée à des paiements effectués par les entreprises pour l’obtention de la licence d’exploitation du champ pétrolifère OPL 245, en 2011. Ce bloc pétrolier fait déjà l’objet actuellement d’un procès en Italie – siège d’Eni -, dans le cadre duquel 13 personnes, dont l’ancien ministre nigérian du Pétrole Dan Etete, l’actuel patron de la société, Claudio Descalzi, son prédécesseur Paolo Scaroni et d’autres dirigeants et cadres des deux groupes, font partie des accusés.

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Les magistrats de Milan estiment que des pots-de-vin, atteignant 1,1 milliard de dollars (969 millions d’euros), ont été payés pour obtenir la licence d’exploration du champ qui, en raison de ces litiges, n’a jamais été développé.

Restitution des sommes litigieuses

À Londres – l’un des deux sièges de Shell -, le Nigeria accuse les compagnies pétrolières d’être en partie responsables du comportement d’anciens responsables gouvernementaux, qui ont utilisé le versement à des fins d’enrichissement personnel.

« Les montants transférés [pour l’achat de la licence] à la République fédérale du Nigeria ont en fait été versés immédiatement à une société contrôlée par Dan Etete et utilisés, notamment, pour des pots-de-vin et des rétrocommissions », indique le communiqué des autorités cité par Reuters, qui demandent la restitution des sommes.

« Pas de matière à poursuites », selon Shell

Dans une déclaration transmise à l’AFP le 13 décembre, un porte-parole de Shell maintient que l’accord de 2011 « a été une transaction tout à fait légale avec Eni et le gouvernement fédéral du Nigeria ». »Puisque l’affaire est devant le tribunal de Milan, il ne serait pas approprié pour nous de commenter les nouvelles plaintes qui ont été faites par le Nigeria. Toutefois, en nous fondant sur le dossier du procureur de Milan et les informations et faits disponibles, nous ne pensons pas qu’il y ait matière à poursuites », selon Shell.

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Le Nigeria s’est constitué partie civile dans le procès de Milan. Les autorités ont déjà poursuivi JPMorgan Chase & Co à Londres début 2018, l’accusant de ne pas avoir réussi à empêcher le transfert illicite des fonds liés à la transaction.

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