D’un classement l’autre

Publié le 2 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Après la rafale de nouveautés de septembre, puis les prix, décernés (en France) entre octobre et novembre, la saison littéraire s’achève par des bilans. C’est devenu une tradition, un peu partout dans le monde, de dresser des palmarès des « meilleurs livres de l’année ». Aux États-Unis, le New York Times se contente de recenser les 100 ouvrages, dont 39 romans et recueils de poésie, ayant fait l’objet des critiques les plus flatteuses. Les Anglais sont plus précis. The Observer énumère 5 romans à ne pas manquer : Epileptic, de David D. ; Never Let Me Go, de Kazuo Ishiguro ; The Sea, de John Banville (Man Booker Prize) ; Ghost Town, de Patrick McGath ; et Saturday, de Ian McEwan. Le Sunday Times, qui retient également les ouvrages de McEwan et d’Ishiguro, signale que The Triumph of the Sun, de Wilbur Smith, est le best-seller de l’année au Royaume-Uni.
Deux magazines français, Le Point et Lire, ont choisi, eux, leurs 20 livres préférés. Trois auteurs apparaissent seulement dans les deux sélections : l’Américain Bret Easton Ellis pour Lunar Park (Robert Laffont), Patrick Modiano pour Un pedigree (Gallimard) et Hédi Kaddour pour Waltenberg (Gallimard). Considéré par beaucoup comme la révélation de l’année (voir page 125), cet écrivain originaire de Tunisie a obtenu le Prix du premier roman et figuré sur la liste finale du Médicis.
Si Lire a exclu de sa liste les ouvrages primés par les grandes académies, Le Point a placé l’excellent Dictionnaire égoïste de la littérature française (Grasset) de Charles Dantzig, prix Décembre, au premier rang de ses choix. Dans lesquels figurent aussi La Possibilité d’une île (Fayard), de Michel Houellebecq, Trois jours chez ma mère (Grasset), de François Weyergans, Mes mauvaises pensées (Stock), de Nina Bouraoui, et Fuir (Minuit), de Jean-Philippe Toussaint, vainqueurs respectivement de l’Interallié, du Goncourt, du Renaudot et du Médicis.
À noter que d’autres journaux comme l’hebdomadaire économique Challenges ont retenu dans leur best-of l’étonnant Verre cassé, du Congolais Alain Mabanckou (Le Seuil), lequel a raté d’un cheveu le Renaudot.
Les bons livres ne font pas forcément les gros succès de librairie. Dans le Top 15 (provisoire) des romans les mieux vendus en France en 2005, Livres Hebdo relève certes La Possibilité d’une île (8e) et Trois jours chez ma mère (11e), mais les premières places sont occupées par les deux thrillers historico-ésotériques de Dan Brown : Anges et démons (1er) et Da Vinci Code (2e), tous deux édités par Lattès. Marc Levy arrivant en troisième position avec Vous revoir (Robert Laffont).
L’Afrique n’échappe pas au phénomène des hit-parades littéraires. Ainsi, le journal Fraternité de Cotonou a-t-il présenté sa sélection des meilleurs auteurs de l’année 2005 au Bénin. On y retrouve des romanciers (Ken Bugul, Arnold Sènou, Florent Couao-Zotti…), des conteurs, des dramaturges, mais aussi des hommes politiques qui se sont fait essayistes, tels l’ancien ministre et ambassadeur à Paris Richard Adjaho et l’ex-Premier ministre Adrien Houngbédji. La littérature ne connaît pas les frontières.

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