De nouveaux eldorados

Aux côtés des producteurs phares, d’autres pays africains espèrent des découvertes prometteuses, à court terme.

Publié le 3 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

« La hausse des cours pétroliers va inévitablement relancer la production avec l’exploitation de gisements autrefois non rentables. Certaines régions doivent en profiter », résume Jean-Pierre Favennec, économiste à l’Institut français du pétrole (IFP). En Afrique, plusieurs pays peuvent légitimement miser sur l’or noir. Le premier d’entre eux, la Mauritanie, est surtout réputé pour ses dunes à perte de vue. Mais, à partir de 2006, il figurera parmi les dix premiers producteurs sur le continent. Découvert en 2001 par le consortium mené par la compagnie australienne Woodside, le gisement de Chinguetti a été déclaré rentable en 2004 avec une production attendue de 75 000 barils par jour (b/j) pour une durée de vie estimée entre huit et quinze ans. Avec les autres blocs en cours de prospection (Tiof, Banda, Pélican, Tevét…), les réserves pourraient dépasser le milliard de barils. Après avoir découvert le pétrole mauritanien, l’australien Max de Vietri s’est intéressé au Mali et à ses cinq bassins sédimentaires potentiellement riches en hydrocarbures : Taoundeni, Gao, Iullemeden, Tamesna et Nara. Les premiers forages remontent aux années 1960. Abandonnés, car non rentables à l’époque, ils font à présent l’objet de toutes les convoitises. Cinq blocs de recherche, dans le nord du pays, ont été « achetés » par la société Baraka Mali Ventures (BVM), constituée autour de Max de Vietri qui s’engage à investir 51 millions de dollars sur quatre ans.
On retrouve la même chronologie au Niger. Les premières prospections dans le bassin du Djado, dans l’extrême nord du pays, aux confins des frontières libyennes et algériennes, ont été effectuées en 1958. Les plus grandes compagnies (Texaco, Esso ou Total) se sont alors lancées dans l’aventure avec une quarantaine de forages recensés. Finalement, la zone la plus prometteuse se trouve à Nguimi, près du lac Tchad. Les réserves sont estimées à environ 350 millions de barils par les Américains d’ExxonMobil et les Malaisiens de Petronas. Pour entamer la production, les deux compagnies demandent des financements pour évacuer le brut vers le pipeline de Kribi au Cameroun via les champs tchadiens de Doba. Des discussions ont été engagées tandis que les autorités de Niamey étudient une alternative par le Bénin en direction du port de Cotonou. En Côte d’Ivoire, après plus de trente ans d’exploration, plusieurs gisements ont été mis au jour. Avec l’entrée en production cette année d’un quatrième bloc (Baobab) par Ranger Oil, filiale du groupe canadien CNR, le pays a franchi la barre des 50 000 b/j. D’autres sociétés sont en pourparlers afin d’obtenir l’autorisation d’explorer de nouveaux blocs.
« São Tomé e Príncipe est un cas d’école, estime une diplomate. Espérons que les vertiges du pétrole ne vont pas tout emporter. » De fait, ce petit archipel du golfe de Guinée, dont les 140 000 habitants dépendent de l’aide extérieure pour subsister, attend son premier baril pour janvier 2006. Au total, cinq concessions ont été cédées pour 283 millions de dollars. Depuis la découverte de gisements offshore situés dans les eaux territoriales partagées avec le Nigeria, un gouvernement est déjà tombé, et les négociations avec Abuja pour le partage des droits d’exploitation s’avèrent particulièrement délicates.

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