Gabon : Standard & Poor’s souligne le manque de transparence général
Standard & Poor’s a confirmé la note souveraine du Gabon à BB-/B. L’agence de notation prévoit des perspectives stables pour l’économie gabonaise, caractérisée par une forte dépendance aux revenus pétroliers et un climat des affaires à améliorer.
Les prévisions de croissance de S&P pour le Gabon sont de 5 % pour l’année 2014. AFP
Publié le 8 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.
L’agence de notation Standard & Poor’s maintient sa note de crédit attribuée au Gabon à BB-/B pour les émissions de long et de court terme, en devises étrangères et en monnaie locale. L’évaluation est assortie d’une perspective stable.
Dépendance
Selon S&P, cette notation, actualisée et confirmée, se justifie notamment en raison de la forte dépendance du Gabon au secteur pétrolier qui concentre 50 % du PIB. La dotation en ressources pétrolières du pays, cinquième plus grand producteur Afrique sub-saharienne avec deux milliards de barils de réserves prouvées est le principal atout de l’économie du pays. Elle lui assure une forte solidité financière et des excédents budgétaires et externes importants. Mais c’est aussi une vulnérabilité qui l’expose aux fluctuations des cours mondiaux.
Grâce à son pétrole, le Gabon compte même parmi les rares pays à revenu intermédiaire de la région avec un niveau de PIB par tête proche de 12 000 dollars. Un chiffre, expliqué par le faible nombre d’habitants, qui disssimule la réalité puisque qu’un tiers de la population se situe au dessous du seuil de la pauvreté, selon la Banque mondiale.
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Outre cette dépendance accrue à la rente pétrolière, l’agence américaine pointe « l’efficacité limitée » du gouvernement et de l’administration gabonaise, le manque de transparence général et la forte corruption. En dépit des progrès, elle juge que la gestion des finances publiques reste « imprévisible » mais note que le niveau de dette publique reste faible, bien qu’il soit passé de 22 à 28 % du PIB (suite à une émission obligaire), un taux qui devrait rester stable.
Croissance
Les prévisions de croissance de S&P pour le Gabon sont de 5 % pour l’année 2014 (contre 5,9 % en 2013) mais devrait atteindre 5,8 % pour la période 2015-1017. Un ralentissement en 2014, expliqué par la baisse de la production pétrolière et l’annonce par le gouvernement d’une réduction des investissements. Ces derniers devraient néanmoins repartir en hausse en 2015 et en 2016, à l’approche de l’élection présidentielle.
Au delà du pétrôle, la consommation intérieure, gonflée par les augmentations salariales de 60 % dans le secteur public depuis 2009, devrait aussi porter la croissance du PIB. Les secteurs non-pétroliers sont également en plein essor (7,5 % de croissance en 2012-2013), à commencer par la foresterie, l’extraction minière (manganèse, or et fer), « dans lesquels les opérations à valeur ajoutée ne cessent d’augmenter » précise Standard & Poor’s.
Diversification
Le gouvernement a lancé depuis 2009 un vaste programme d’investissement intitulé « Gabon émergent ». Ce dernier vise à diversifier l’économie en ciblant les infrastructures et l’amélioration de la production énergétique. De l’avis de S&P, cette inititiative reste néanmoins plombée par un climat des affaires qui mérite une refondation et par le taux élevé de corruption du pays.
Pour Standard & Poor’s, les perspectives sont stables et le resteront si les finances publiques ou le contexte politique ne se détériorent pas. Une amélioration de la note de crédit n’est pas non plus à exclure affirme l’agence mais sous certaines conditions seulement : un renforcement du cadre institutionnel et de la transparence dans les politiques publiques, une amélioration du climat des affaires et une accélération de la diversification de l’économie.
