Ariel Sharon

Publié le 2 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Ariel Sharon sera sans doute au coeur de l’actualité moyen-orientale en 2006. Mais pour des raisons qui ont brusquement changé, le 18 décembre. Son hospitalisation à la suite d’une « légère attaque cérébrale » a bouleversé la donne. La veille encore, on le créditait, après une victoire assurée aux élections du 28 mars, d’une « initiative historique » donnant à Israël des « frontières définitives » et peut-être aux Palestiniens un État acceptable. Désormais, on s’interroge sur son destin personnel : sera-t-il encore là l’année prochaine ? Deux jours après, le Premier ministre a quitté l’hôpital et les informations sur son état de santé sont rassurantes. Mais le mal est fait. Il a son poids (énorme) et son âge (bientôt 78 ans), et le doute s’insinue. Ses adversaires, à commencer par Benyamin Netanyahou, qui lui succède à la tête du Likoud, reprennent du poil de la bête.
Depuis l’évacuation réussie de Gaza, Sharon avait le vent en poupe. Ayant perdu le soutien du Likoud et, pratiquement, celui de son gouvernement après le retrait des travaillistes décidé par Amir Peretz, leur nouveau leader, il avait su retourner la situation en sa faveur. Ayant quitté le Likoud et créé son propre parti, Kadima, avec pour ambition d’occuper le centre droit de l’échiquier politique, il avait aussitôt bénéficié de ralliements importants : Shimon Pérès, trop heureux de servir encore après son éviction de la direction du Parti travailliste, Shaul Mofaz, le ministre de la Défense, qui a préféré suivre Sharon que de tenter sa chance au Likoud, et quelques autres. Les sondages donnaient à la nouvelle formation 40 sièges (sur 120), devant les travaillistes (26) alors que le Likoud s’effondrait (12).
Bien entendu, c’est Sharon qui est la force de Kadima. Il est aussi sa faiblesse. Le caractère éminemment personnel de son entreprise constitue le talon d’Achille du Premier ministre. Sharon est roi d’Israël, mais c’est un monarque sans monarchie, la continuité, vertu essentielle de celle-ci, lui faisant cruellement défaut.
Kadima en hébreu signifie « en avant ». Vers où ? Et pour combien de temps ? À coup sûr, son accident de santé a fragilisé le Premier ministre. Quelles en seront les conséquences sur son moral et, surtout, sur ses projets ? Et puis, à supposer qu’il reprenne normalement ses activités, bénéficiera-t-il encore dans trois mois de la faveur des électeurs ? À toutes ces questions, il a certes quelque chose à répondre. Mais c’est la Providence qui aura le dernier mot.

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