Alerte à la sécheresse

Publié le 2 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Depuis la sortie, en mars 2005, du Cauchemar de Darwin (voir aussi p. 121), ce n’est plus un secret pour personne : le lac Victoria est en danger. Mais alors que le film se cantonnait à montrer les ravages causés par l’introduction, en 1954, de la perche du Nil dans le bassin, les trois États qui le bordent – Tanzanie, Ouganda et Kenya – veulent aujourd’hui attirer l’attention sur l’autre mal qui ronge la plus grande réserve d’eau douce du continent (près de 69 000 km2) : la sécheresse. D’ici à ce que les mesures prises au Canada lors de la conférence de l’ONU sur le changement climatique (voir pp. 108-110) pour enrayer le réchauffement de la planète produisent leur effet, le poumon économique de l’Afrique orientale – il fait vivre 30 millions de personnes – aura largement le temps de se réduire à une flaque d’eau.
En moins de dix ans, en effet, le niveau du lac Victoria est descendu d’une cinquantaine de centimètres, entraînant, à certains endroits, un recul de plus de 200 mètres de ses rives. Le phénomène n’est pas sans rappeler celui qui a touché le lac Tchad : entre 1964 et 2005, le principal point d’eau d’Afrique de l’Ouest est passé d’une surface de 25 000 km2 à 5 000 km2. Ce qui n’est pas sans conséquences : réduction des zones de pêche et des ressources halieutiques – le lac Victoria fournit actuellement 500 000 tonnes de poissons par an, qui rapportent quelque 400 millions de dollars -, rétrécissement des zones de navigation, raréfaction et accroissement de la pollution de la ressource en eau, sans compter les effets désastreux sur le tourisme. Incontestablement, il est plus que temps d’agir !

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