Vieux et nouveaux amis

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Face à l’hostilité de Washington, mais aussi parce qu’il est adepte d’un monde multipolaire, Hugo Chávez tisse patiemment sa toile anti-impérialiste, même si sa diplomatie emprunte parfois des méandres inattendus.
Au centre, il y a Cuba, ou plutôt Fidel Castro, qui l’a adoubé et a fait de lui le nouveau leader de la gauche radicale en Amérique latine. Avec lui, Chávez a lancé en décembre 2004 l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), dont l’objectif est de promouvoir une sorte de commerce équitable entre pays de la région, mais aussi d’empêcher la mise en place de la Zone de libre-échange des Amériques (Alca, en espagnol) chère à George W. Bush. Avec l’Alba, Chávez aide les pays pauvres et se fait des amis. La Bolivie d’Evo Morales l’a rejoint en avril 2006 et le Nicaragua de Daniel Ortega au mois de janvier suivant. L’Équateur de Rafael Correa serait sur le point de le faire.
Le Brésil et l’Argentine, avec lesquels Chávez nourrit de grandes ambitions industrielles (projet de gazoduc Nord-Sud, par exemple), sont des amis, disons, indépendants. Même s’ils sont encore loin d’adhérer à son projet de « socialisme du XXIe siècle », ils n’en partagent pas moins son nationalisme économique, sa résistance à l’ultralibéralisme et sa volonté de redistribution des richesses.
Son antagonisme avec les États-Unis – qui restent les premiers importateurs de brut vénézuélien – contraint Chávez à nouer des alliances tous azimuts. Et en premier lieu avec l’Iran, où il s’est rendu à huit reprises au cours des dernières années et à propos duquel il a déclaré, le 19 novembre, qu’il était désormais sa « deuxième maison ». C’est un allié de poids dans son bras de fer permanent avec l’administration américaine, un réel appui au sein de l’Opep et un partenaire industriel. Et puis Chávez est lui aussi convaincu de la nécessité de développer une industrie nucléaire civile
Pour contourner l’interdiction faite par Washington à ses alliés de lui vendre des armes, Chávez s’est rapproché de la Russie de Vladimir Poutine, bourreau de la Tchétchénie mais dont l’expérience en matière de construction de gazoducs géants peut lui être utile, et, partant du principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, avec Alexandre Loukachenko, le peu recommandable dictateur biélorusse.

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