Sarkozy-Bouteflika : exit les sujets qui fâchent

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

La visite de quarante-huit heures que doit effectuer à Alger, du 3 au 5 décembre, selon la presse locale (date non confirmée par l’Élysée), le président français Nicolas Sarkozy a été minutieusement préparée. Après Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, Hamid Temmar, ministre de l’Industrie et des Participations de l’État, et Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines, ce fut au tour de Mourad Medelci, chef de la diplomatie algérienne, de se rendre, le 20 novembre, dans la capitale française pour mettre la dernière main aux préparatifs du sommet algéro-français.
L’Élysée et El-Mouradia sont convenus d’une approche pragmatique des relations bilatérales. En d’autres termes, Paris et Alger éviteront les dossiers qui fâchent. Pas question d’aborder l’affaire du Sahara occidental, sur laquelle les deux gouvernements ont des positions fort divergentes. Pas question, non plus, d’évoquer le devoir de mémoire, la repentance du fait colonial ou, a fortiori, une quelconque indemnisation pour les 132 années d’occupation. On parlera donc exclusivement business.
Ce deal sera certainement respecté par Bouteflika, mais les Algériens ne sont pas près de renoncer au devoir de mémoire. Ils l’ont confirmé lors d’une réunion ministérielle de l’Union africaine, le 18 novembre, à Midrand, en Afrique du Sud. Au cours de ces travaux, Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, a réaffirmé que « la repentance à propos de l’esclavage, du fait colonial ou de l’apartheid est une revendication légitime pour les peuples africains ».
Premier fournisseur et quatrième client, la France devrait conserver son rang dans le commerce extérieur algérien. Mais les investissements directs français ne sont pas, aux yeux des Algériens, en phase avec le « statut économique » de l’Hexagone en Algérie. « Les réticences françaises sont légitimes au vu de la lenteur des réformes économiques », plaide le patronat français. « Peut-être, rétorque Temmar, mais cela n’a pas empêché les autres de venir s’installer. » Le président Sarkozy devra trouver les mots justes pour expliquer à Bouteflika ce paradoxe.

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