Présomption de culpabilité

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Bilal Hussein aura-t-il enfin le droit de connaître les charges retenues contre lui ? Ce photographe irakien de 36 ans de l’agence Associated Press (AP) est détenu au secret depuis le 12 avril 2006 par les forces américaines, qui affirment, sans plus de détails, posséder des « preuves irréfutables » que Hussein était « une menace pour la sécurité et la stabilité en Irak ». Le département de la Défense a finalement annoncé, le 19 novembre, le dépôt d’une plainte formelle auprès d’une cour irakienne. Le photographe risque la peine capitale.
Colauréat, en 2005, du prix Pulitzer photo, Hussein a été arrêté alors qu’il réalisait un reportage à Ramadi, dans « le Triangle de la mort », contrôlé par l’insurrection sunnite. Les Américains laissent entendre que la qualité de ses clichés « prouve sa connivence » avec la résistance. Mais ils refusent de les divulguer et de les transmettre à ses avocats. Les dirigeants d’AP, qui ont mené une contre-enquête, déclarent n’avoir aucun doute sur la probité de leur journaliste. Hussein a-t-il été le témoin gênant d’atrocités commises par l’armée d’occupation ? Toujours est-il que son cas, comme celui de Sami al-Hajj, cameraman soudanais d’Al-Jazira détenu à Guantánamo depuis six ans, montre que, dans l’esprit des Américains, tout journaliste arabe est un terroriste en puissance.

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