Pour 100 millions de dollars…
C’est depuis son exil londonien que Dan Etete, ministre du Pétrole du Nigeria de 1995 à 1999, apprend la nouvelle : la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris vient de le condamner à trois ans de prison ferme (avec mandat d’arrêt international) et 300 000 euros d’amende pour faits de blanchiment aggravé. L’inédit de la sentence consolera peut-être le dignitaire du régime de Sani Abacha : c’est seulement la deuxième fois qu’une condamnation est prononcée en France pour blanchiment à l’étranger. Le premier à en avoir fait les frais est le général panaméen Manuel Noriega en juillet 1999.
Dans le premier cercle du dictateur ubuesque qui a mis le Nigeria à genoux, Dan Etete a reçu l’équivalent de 100 millions de dollars de commissions occultes versées par des compagnies pétrolières sur des comptes européens, notamment à Paris. Ce qui explique qu’Abuja se soit constitué partie civile en France. Outre des comptes bancaires, Dan Etete y possède aussi un château, un appartement et une villa dans une banlieue huppée de la capitale. Ayant déjà été condamné à un an d’emprisonnement en France pour fraude fiscale, l’ex-ministre s’est fait représenter par son avocat au tribunal. Qui, une fois le verdict tombé, s’est empressé d’interjeter en appel.
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