L’or noir sous haute surveillance
Le ministre de l’Intérieur annonce la création d’une force spéciale de 35 000 hommes dédiée à la protection des installations pétrolières.
Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.
Maillon le plus important dans l’équilibre du marché mondial de l’or noir, le pays natal d’Oussama Ben Laden se donne enfin les moyens de protéger ses installations pétrolières. Pour éviter tout incident susceptible de provoquer une rupture des approvisionnements, le ministre de l’Intérieur, le prince Nayef Ibn Abdelaziz, a décidé de créer une force spéciale de 35 000 hommes dédiée à la sécurité terrestre et aérienne des bases vie, des gisements, des oléoducs et des raffineries. Son porte-parole, le général Mansour al-Turki, a annoncé, 16 novembre, le déploiement d’un premier contingent de 9 000 hommes. Coût de l’opération, hors frais de fonctionnement : 5 milliards de dollars, l’équivalent de six jours de production pétrolière.
Cette force spéciale prendra au fur et à mesure la relève des hommes de l’armée, de la Garde nationale et de la compagnie pétrolière nationale (Aramco), qui dispose, à elle seule, d’une équipe de 15 000 agents de sécurité. Pour sa mise en place, les autorités saoudiennes ont conclu un accord d’assistance avec la firme américaine de défense Lockheed Martin Corp. Tous les moyens de surveillance seront utilisés (radars, satellites) pour protéger les gisements (une centaine) et les oléoducs (18 000 kilomètres). « Notre marge d’erreur est désormais égale à zéro », déclare Nawaf Obaid, un responsable saoudien de la sécurité. L’Arabie saoudite ne peut plus se permettre la réédition de l’attaque, revendiquée par Al-Qaïda, de la base pétrolière d’Abqaiq, dans la province orientale, le 24 février 2006. Selon le ministre de l’Intérieur, plus de 180 opérations ont été déjouées depuis 2003. Et les menaces sont toujours plus grandes. Outre celles de la nébuleuse Al-Qaïda, la monarchie craint des mesures de rétorsion en cas d’agression américaine ou israélienne contre l’Iran.
