Djibouti-France, une relation empoisonnée

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Après avoir espéré une intervention du pouvoir politique sur la justice française, qui enquête depuis onze ans sur la mort du juge Bernard Borrel, les autorités ont décidé de monter au créneau. Le lancement de mandats d’arrêt à l’encontre de deux hautes personnalités djiboutiennes, en octobre 2006, et la convocation adressée à Ismaïl Omar Guelleh par la juge Sophie Clément alors qu’il participait au sommet Afrique-France de Cannes, en février 2007, ont miné la confiance entre les deux pays. « Nous avons du mal à comprendre cet acharnement, confie Dileita Mohamed Dileita, le Premier ministre. Notre président est calomnié sur la base de témoignages rocambolesques émanant de soi-disant témoins n’ayant aucune crédibilité. On nous dit que la justice française est indépendante. Mais qu’on nous explique alors pourquoi le président Sarkozy a repris à son compte la thèse de l’assassinat en recevant la veuve du juge ! C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »
Décomplexées par l’installation d’une base militaire américaine au camp Lemonnier et par l’afflux d’investisseurs arabes, les autorités laissent entendre qu’elles pourraient se passer de la France si un terme n’était pas mis rapidement à la campagne de harcèlement et de dénigrement orchestrée par les magistrats et les médias français. Rodomontades ? Peut-être. Car aucune des deux parties n’a intérêt à une vraie rupture. Les Français représentent les trois quarts des 12 000 Européens qui vivent dans le pays. En revanche, Djibouti, seul îlot de francophonie dans une région où l’anglais et l’arabe dominent, est en train de sortir de l’orbite de Paris

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