D’alger au Cap, un contrôle 100 % africain

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Si chaque État est souverain dans son espace aérien, l’ouverture du ciel africain incite à miser sur la coopération. « Les pays ont compris qu’ils ont beaucoup plus à gagner à regrouper leurs moyens, notamment dans la sécurité. Faire cavalier seul va à contresens de toutes les initiatives actuelles », relève Délia Gergonzi, présidente du cabinet d’études en transport aérien Ectar. « Le contrôle aérien en Afrique exige des investissements importants et le bas niveau du trafic rend aléatoire leur amortissement », résumait, en 2006, le premier African Airlines Forum, à Bamako. En ce sens, l’Asecna est une réussite car, dans les autres pays du continent, la sécurité aérienne est assurée par les agences nationales de l’aviation civile.
Mais seuls ceux qui possèdent un vaste territoire, comme l’Algérie, ou régulent un important trafic international, à l’image de l’Afrique du Sud, ont les moyens de leurs ambitions. Et encore. L’Algérie collabore avec la France et la puissante agence sud-africaine Air Traffic and Navigation Services (ATNS) a des projets communs d’équipements avec l’Asecna. En ligne de mire : la création d’un espace aérien unique, décidée à Yamoussoukro en 2000, et d’une agence continentale pour la sécurité, en discussion au sein de l’Union africaine. Les ministres des Transports pourraient, courant 2008, donner leur feu vert à cette instance. Par souci d’économie et d’efficacité, la Commission africaine de l’aviation civile (Cafac), qui réunit les agences nationales, en assurerait les compétences dans un premier temps.
Pour accélérer l’intégration, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) conduit en parallèle des programmes de développement coopératifs pour la sécurité dans les différentes zones (Cemac, Uemoa). Le 19 novembre, l’organisme européen Eurocontrol et les représentants de dix pays méditerranéens se sont également retrouvés à Bruxelles pour faire avancer le projet d’Euromed Aviation, lancé en janvier 2007. Financé par Bruxelles à hauteur de 4,99 millions d’euros, il doit créer un espace méditerranéen commun pour janvier 2010. La sécurité et la sûreté sont au cur des discussions. Avec une moyenne d’accidents aériens 6,6 fois supérieure à la moyenne mondiale, l’Afrique doit corriger le tir.

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