Courrier des lecteurs

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 6 minutes.

Association de malfaiteurs
– Qu’un illuminé de l’humanitaire à tout prix organise un rapt d’enfants tchadiens en les arrachant à leur famille et à leur milieu, au mépris des lois du Tchad, il faut oser ! Que Nicolas Sarkozy demande l’extradition d’Éric Breteau et de ses collaborateurs pour qu’ils soient jugés en France, il faut encore oser ! Comme si le Tchad n’était pas souverain et ne disposait pas d’un appareil judiciaire digne de juger cette association de malfaiteurs. Les préjugés hérités de l’ère coloniale ont de beaux jours devant eux.
Samir Gara, Régime Maatoug, Tunisie

Les Tchadiens ne sont pas à vendre
– L’indignation soulevée par l’opération de l’Arche de Zoé au Tchad vient encore une fois dévoiler aux yeux du monde les velléités perverses de certaines ONG se dévouant pour une prétendue cause humanitaire en Afrique. J’ai été scandalisé par ces agissements peu orthodoxes et surtout choqué par les pressions diplomatiques et politiques exercées par cette France, qui se veut pays des droits de l’homme, sur les autorités tchadiennes. Lesquels agissements et pressions se sont déployés au mépris du droit et de la justice tchadienne.
Pour sauver au moins la face et la dignité du Tchad, il faut que les auteurs de ces actes crapuleux soient jugés là où ils ont commis leur forfait afin qu’ils sachent que les enfants tchadiens ne sont pas à vendre !
Sénoussi Hassana Abdoulaye, étudiant tchadien en France

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Ironie de l’Histoire
– Faisant référence à la visite du roi d’Espagne, Juan Carlos, aux enclaves de Ceuta et Melilla et aux protestations et indignation que cette visite a suscitées auprès des autorités et du peuple marocain, et évoquant « l’ironie de l’Histoire », Béchir Ben Yahmed (« Ce que je crois », n° 2444) établit un parallèle avec Gibraltar que je trouve pertinent. Mais ce parallèle aurait été encore plus pertinent s’il n’avait pas occulté le territoire qu’occupe le Maroc, le Sahara occidental, et pour lequel, en son temps, la visite du monarque marocain avait également suscité autant d’émoi, d’indignation et de condamnations.
La véritable ironie de l’Histoire, devrais-je dire, est que ce ne sont pas Ceuta et Melilla qui sont énumérés dans la liste onusienne des territoires non-autonomes sous occupation ou domination étrangère ou considérés comme des questions de décolonisation, mais bel et bien le Sahara occidental, Gibraltar et d’autres territoires, comme la Nouvelle-Calédonie, que vous ne citez pas et qui font quotidiennement l’actualité.
S’agissant de Ceuta et Melilla, vous dites qu’à son indépendance, « le Maroc s’est donné pour objectif de les récupérer, mais entend le faire pacifiquement ». Pour un pays qui dit tenir particulièrement à son intégrité territoriale et à sa souveraineté nationale, réclamer, cinquante et un ans après et à travers des manifestations « spontanées » de circonstance, ce qu’il estime être une partie intégrante de son territoire, n’est guère convaincant. D’autant que la revendication de la marocanité de ces enclaves n’a jamais été faite au niveau des Nations unies. À moins qu’il n’y ait eu un deal entre Rabat et Madrid sur le dos des Sahraouis.
Mohamed Tefiani, Algérie

Provocation espagnole
– La visite qu’a effectuée le roi d’Espagne sur le territoire marocain est une provocation caractérisée. Que la famille royale de ce pays ait besoin de quelques gesticulations pour rétablir une image passablement dégradée, d’accord, mais pas sur notre dos !
Désormais, nous, Marocains, sommes entourés de voisins hostiles ou non-coopératifs. Face à cette hostilité, il nous faut nous armer, et notre seule arme, c’est notre unité derrière le roi, tant que nos aspirations sont les siennes, celles d’un développement au standard européen.
Mohamed Bradi, Besançon, France

Vive l’argent !
– On accuse Nicolas Sarkozy de s’afficher avec les grands patrons, les magnats de la finance, les riches et les stars du show-biz. Et alors ? Où est le problème ? Est-ce honteux ? Que nenni ! L’argent est synonyme de réussite récompensant l’endurance dans le travail et l’intelligence dans les affaires. À condition que l’argent gagné soit d’origine propre, honnête et au-dessus de tout soupçon. L’argent crée les entreprises, les emplois, donne du pain à des milliers de familles, rend les pays riches, prospères, développés et puissants.
Badr Ben Yedder, Teboulbou, Tunisie

Merci pour votre « Sankara »
– Merci pour votre dossier sur Thomas Sankara (J.A. n° 2441-2442). La photo sur la couverture et le titre (« Que reste-t-il de Sankara ? ») m’apaisent.
Yadji Sangaré, Montreuil, France

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Le message d’Israël
– Le raid aérien qu’a effectué une escadrille de chasseurs bombardiers israéliens en territoire syrien visait moins à éliminer un quelconque danger « non-conventionnel » qu’à démontrer à l’axe Damas-Téhéran l’efficience et l’invulnérabilité de la technologie militaire américaine dont Washington ne cesse de doter l’État hébreu. En d’autres termes, un message basique à destination de tous ceux qui seraient susceptibles de contester la politique du fait accompli d’Israël et les visées de son puissant protecteur américain au Moyen-Orient.
En tout état de cause, cette attaque n’est pas la première du genre ni la dernière : l’aviation israélienne a, à différentes reprises, survolé sans encombre des sites hautement symboliques en Syrie.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce pays très inquiet pour sa sécurité et toujours prompt à ameuter la communauté internationale au moindre incident demeure le seul au Moyen-Orient à posséder en quantité des armes de destruction massive (nucléaires, biologiques et chimiques). Une terrible menace sur la paix mondiale, qui ne semble susciter aucune inquiétude de la part de la communauté internationale.
Wouicem Chekkat, Gao, Mali

C’est loin, l’Arctique
– Merci pour votre article (« Selima Ben Mustapha, une Tunisienne au pôle Nord », J.A. n° 2444) sur cette extraordinaire expédition en océan Arctique.
Je voulais faire partager cette belle aventure et aussi sensibiliser les gens sur notre environnement, même si on pense qu’on est loin de cela en Afrique.
Selima Ben Mustapha, Sherbrooke, Canada

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Mieux comprendre l’islam
– C’est avec beaucoup d’émerveillement que j’ai lu l’article de Chedli Klibi, « Pourquoi l’islam est une religion moderne » (J.A. n° 2441-2442), sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Je mourais d’envie de répondre aux uns et aux autres, mais je ne trouvais pas les mots adéquats pour exprimer tout ce que je ressentais.
L’article est arrivé comme un miracle : je l’ai passé à tous mes collègues français pour les aider à mieux comprendre l’islam.
En un mot, Chedli Klibi est une école. Il est la fierté de la Tunisie et de tout le monde arabo-musulman.
Fatma Mejri-Medhaffar, Paris, France

Précision
Le livre de Saphia Azzeddine qui sortira début 2008 aux Éditions Léo Scheer (voir « La Vie des livres », n° 2445) aura pour titre Confidences à Allah et non « Confidences d’une pute à Allah ».

Le chercheur, la paysanne et le manioc
– Le chercheur australien qui pense avoir découvert le procédé pour débarrasser le manioc du cyanure (voir « Science », J.A. n° 2444) se serait épargné de longues années de travail en posant simplement la question aux immigrés originaires d’Afrique centrale, grands consommateurs de manioc devant l’Éternel. Tout nègre qui aime ou n’aime pas le manioc lui aurait donné la réponse en une minute.
Le procédé, appelé « rouissage », consiste simplement à faire tremper les tubercules de manioc durant plusieurs jours dans de l’eau. C’est celui appliqué par les femmes de nos campagnes pour aboutir à la farine justement, nommée « foufou » en lingala et kikongo et « kongonde » en Côte d’Ivoire. Le manioc, en effet, se consomme sous plusieurs formes et donc sous diverses appellations. Comme la miche ou la baguette pour le blé.
Notre chercheur aurait au moins pu se demander comment toutes les populations ayant le manioc pour base de leur alimentation avaient fait pour survivre jusqu’à sa salutaire découverte, sans avoir été anéanties par le cyanure, qui est un poison mortel, comme on sait. Mais les questions simples ne sont pas le fort des chercheurs.
Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

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