Ca se réchauffe au sommet
Oubliés, les railleries et les soupçons entre les deux pays. L’heure est désormais à la coopération.
Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi n’est pas rancunier. Le chef de l’État mauritanien s’est rendu, du 17 au 19 novembre, en Libye – sa seconde visite officielle depuis son élection, après Paris, en octobre -, où il a été reçu à bras ouverts par le colonel Mouammar Kadhafi. Celui-là même qui, en mars dernier, pendant le scrutin qui a vu la victoire de son invité, raillait la Mauritanie, ses habitants, des « bédouins pauvres et fatigués », et son « système démocratique à plusieurs partis politiques », mis en place sous « la pression occidentale ».
Oubliée, cette sortie du « Guide », tout comme les soupçons qui ont pesé sur Tripoli après la tentative de coup d’État des « Cavaliers du changement » contre Maaouiya Ould Taya, en juin 2003. Depuis, Nouakchott a retiré sa candidature à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit de la Libye, élue le 17 octobre. Bref, avec le déplacement de « Sidi » dans la Jamahiriya, l’heure est à la réconciliation et à la coopération. La Mauritanie en a bien besoin : quelques jours avant le voyage présidentiel, le pays était secoué par des émeutes contre l’augmentation générale du coût de la vie.
Accompagné notamment de son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine, et de Moustapha Chafi, personnalité mauritanienne influente qui l’a soutenu pendant la campagne électorale, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a obtenu de son homologue libyen qu’il s’engage à soutenir la Mauritanie « dans ses efforts pour redresser la situation économique et renforcer l’unité nationale ». Une commission mixte devrait se réunir prochainement pour régler le sort de la dette contractée par Nouakchott auprès de Tripoli, qui avoisine 90 millions de dollars, et définir précisément le cadre de la coopération.
