Bons baisers de Vientiane
Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 1 minute.
Dix ans après le sommet d’Hanoi, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est de retour en Asie du Sud-Est. Sa vingt-troisième conférence ministérielle annuelle s’est en effet tenue à Vientiane, la capitale du Laos, les 20 et 21 novembre.
Au menu des discussions : le bilan de l’année 2006, le vote du budget, le passage de la présidence de la conférence ministérielle de la Roumanie au Canada et, surtout, la préparation du prochain sommet, en octobre, à Québec. Aucun consensus clair ne s’est dégagé sur les sujets qui fâchent, en particulier le thème central du prochain sommet. La France souhaite privilégier l’environnement ; le Canada plusieurs thèmes parmi lesquels « la gouvernance et la démocratie ». Mais les participants ne se sont pas davantage mis d’accord ni sur la contribution financière des États membres, ni sur le maintien ou la suppression des conférences ministérielles, ni sur le devenir de TV5.
Les grand-messes de la Francophonie constituent au moins un formidable tremplin pour les pays qui les accueillent. Et le Laos n’a pas fait exception à la règle. Selon Manila Vanthanouvong, son ministre chargé de la Francophonie, la conférence a constitué « un événement sans précédent » dans l’histoire du pays. C’est Choummaly Sayassone, le président de la République en personne, qui, au côté d’Abdou Diouf, le secrétaire général de l’OIF, a prononcé l’allocution d’ouverture. Volonté de s’ouvrir au monde après tant d’années de communisme pur et dur ?
Quoi qu’il en soit le déploiement de faste auquel la conférence a donné lieu est sans commune mesure avec la réalité de la présence francophone dans le pays, qui ne compte que 170 000 locuteurs en français, dont une majorité de « cheveux blancs ». Il existe quatre écoles bilingues et, sur les 20 000 étudiants de l’université de Vientiane, 723 étudient le français. D’où cette question perfide murmurée, en privé, par certains responsables de l’OIF : « Peut-on être francophone sans parler le français ? »
