BMCE veut devenir un grand argentier

La Banque marocaine du commerce extérieur conforte ses ambitions en Afrique subsaharienne. Et veut renforcer sa présence dans Bank of Africa.

Publié le 27 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est depuis Londres qu’Othman Benjelloun, le président de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), a dévoilé son offensive en direction de l’Afrique subsaharienne. En inaugurant le 21 novembre, dans la City londonienne, les nouveaux locaux de MediCapital, sa filiale lancée en 2006 et bras armé de cette stratégie, il a prouvé que son sens aigu des affaires était doublé d’un réel talent de mise en scène.
D’ici à trois ans, la banque d’affaires veut devenir l’un des groupes financiers de référence du continent africain et vise une implantation dans une vingtaine de pays. Dotée d’un budget initial d’environ 10 millions de dollars, MediCapital s’intéressera au financement de projets intermédiaires compris entre 50 et 200 millions de dollars. Son action se tournera d’abord vers l’Afrique francophone. Mais elle cherchera très vite à mettre un pied dans les pays ayant un marché financier développé (Afrique du sud, Ghana, Kenya, Tanzanie ou Nigeria). Et MediCapital a déjà programmé de s’implanter en RDC, au Bénin et au Burkina, là où n’existent pas encore de banques d’investissement.
Sûr de lui, Othman Benjelloun compte bien se faire une place sur un marché, l’Afrique subsaharienne, qui connaît un taux de croissance de 6 % en moyenne, très alléchant pour un investisseur. Selon le patron de la BMCE, la hausse du prix des matières premières, les besoins en infrastructures et le développement des services bancaires et d’assurances devraient garantir une croissance soutenue de la zone dans les années à venir.
Si la troisième banque marocaine retrouve sur sa route ses principaux concurrents nationaux, Attijariwafa Bank et le groupe des Banques populaires, elle veut tout mettre en uvre pour faire la course en tête. Avec un total de bilan record, supérieur à 12 milliards de dollars au premier semestre 2007, et un résultat net de 120 millions de dollars sur la même période, la banque d’affaires devrait terminer l’année en beauté et dégager les moyens nécessaires à son ambition internationale.
Dans le feu de l’action, Othman Benjelloun a-t-il brûlé les étapes en affirmant, à Londres, avoir la garantie de devenir l’actionnaire majoritaire de Bank of Africa (BOA) en 2009 ? Présente dans dix pays africains et en Europe, cette dernière affiche un total de bilan de plus de 2 milliards de dollars. Elle s’intègre parfaitement dans la stratégie internationale de la BMCE, qui en détiendra 35 % à la fin de l’année (voir J.A. n° 2414). Mais l’annonce d’une prise de participation majoritaire a fait l’effet d’une bombe au sein de la BOA. Pour Paul Derreumaux, son président, invité à Londres pour l’occasion, l’option n’est pas exclue : « Tout dépendra de la volonté de nos actionnaires historiques d’accompagner notre développement. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires