Élections locales partielles en Côte d’Ivoire : la majorité présidentielle gagne à Bassam mais perd à Port-Bouët
La coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire a remporté la cité balnéaire de Grand-Bassam mais perdu Port-Bouët, une des grandes communes d’Abidjan, lors des élections municipales partielles de dimanche marquées par des violences dans les deux villes, selon les résultats officiels proclamés lundi.
Les deux communes sont stratégiques : d’importants projets de développement, notamment dans le domaine immobilier sont, selon des sources diplomatiques, en cours à Grand-Bassam, tout proche de la capitale économique ivoirienne, alors que Port-Bouët abrite le port d’Abidjan et l’aéroport international.
Ces enjeux stratégiques expliquent en partie les violences de dimanche, mais aussi des scrutins du 13 octobre, qui avaient été annulés et ont dû être repris dans les deux villes.
Selon les résultats annoncés par la Commission électorale Indépendante (CEI), à Grand-Bassam, Jean-Louis Moulot, candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a battu, avec 51,91% des suffrages, le maire sortant Georges Ezaley (45,72%) du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition).
« Je vais déposer un recours », a déclaré à l’AFP Georges Ezaley, soulignant qu’un écart d’environ mille voix sur 16.000 votants le sépare de son adversaire.
Georges Ezaley a rappelé qu’il avait obtenu, lors du précédent scrutin du 13 octobre, 1 600 voix d’avance sur Jean-Louis Moulot dans les quatre bureaux de vote saccagés dimanche par des individus armés non identifiés, et dont les bulletins n’ont pas pu être pris en compte par la CEI.
« Qu’est-ce que ça va être à la présidentielle? »
À Port-Bouët, où la journée de vote et le dépouillement ont eu lieu dans la tension, avec notamment une tentative d’intrusion à la CEI locale repoussée avec des coups de feu, le candidat du PDCI Sylvestre Emmou (62,65%) a largement battu le ministre du Tourisme Siandou Fofana (33,61%) dans un autre duel RHDP-PDCI, deux anciens alliés devenus adversaires.
« Ce climat de violence n’augure rien de bon. Qu’est-ce que ça va être à la présidentielle? » s’est interrogé un observateur dimanche, alors que l’élection de 2020 est déjà dans toutes les têtes.
Le scrutin du 13 octobre, qui avait été marqué par des nombreuses violences (au moins cinq morts) et tentatives de fraude, a été annulé par la Cour suprême en raison d’irrégularités dans six communes et deux régions de Côte d’Ivoire.
Le RHDP du président Alassane Ouattara avait remporté le plus grand nombre de communes et de régions, mais le PDCI, dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, avait fait un bon score.
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