Tous à Alger !

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Alger, mercredi 21 septembre, 15 heures. Le Palais des expositions, situé aux Pins maritimes, sur la route de l’aéroport international Houari-Boumedienne, est en pleine effervescence. Une centaine d’invités triés sur le volet et de nombreux officiels attendent impatiemment le début d’une mystérieuse cérémonie. Dispositif de sécurité « à l’américaine » (oreillettes, costumes sombres et lunettes noires), foule massée derrière des barrières, imposant tapis rouge et deux jeunes filles tenant un gigantesque bouquet de fleurs plantent le décor. Meeting du chef de l’État en faveur du « oui » au référendum sur le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale (29 septembre, voir pages 32-34) ? Conférence sur les opportunités d’investissement en Algérie ? Colloque sur le terrorisme ? Que nenni : tout ce beau monde est réuni pour… l’inauguration du Xe Salon international du livre d’Alger (21-29 septembre), dont le coup d’envoi sera donné par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation (Sénat), et Khalida Toumi, ministre de la Culture. Depuis la septième édition, après une interruption de plus de dix ans en raison de la situation sécuritaire, la fréquentation du Salon et le nombre de participants sont en constante augmentation : 667 éditeurs, dont 125 algériens, représentant 23 pays ont répondu présent, contre 578 en 2004.
Thème choisi cette année : « la mémoire revisitée par la littérature ». Joli clin d’oeil quand on sait que l’actualité nationale est marquée par le projet d’amnistie du président Bouteflika et par les « appels » de ce dernier à une repentance de la France pour les exactions commises durant la période coloniale… Travail de mémoire donc, mais surtout un riche programme de rencontres littéraires et historiques. Au menu : un colloque sur « la pensée politique algérienne 1830-1962 », des cafés littéraires dédiés à l’écriture féminine, à l’Algérie des années 2000, à la place du livre dans les médias, et de nombreux hommages rendus aux écrivains et intellectuels algériens ou étrangers comme Edward Said. Enfin, des conférences-débats articulées autour des thèmes de la jeunesse ou du livre, produit culturel mais aussi industriel et commercial. C’est d’ailleurs là que le bât blesse. Le secteur de l’édition manque d’argent, le nerf de la « guerre ». Entre le coût exorbitant des livres importés et les difficultés croissantes rencontrées par des maisons d’édition dépendant des subventions étatiques, difficile de se frayer un chemin au pays d’Assia Djebar et de Yasmina Khadra. Deux auteurs qui font la fierté de leurs concitoyens. Deux auteurs exilés, comme tant d’autres.

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