Le Burkina Faso revoit à la baisse ses prévisions budgétaires pour 2019
La ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et du Développement, Rosine Sori Coulibaly, a présenté le 18 décembre au Parlement un budget 2019 plus « prudent » que celui déposé en septembre dernier. Une démarche « qui ne remet nullement en cause les ambitions initiales du gouvernement », a-t-elle précisé.
Le budget 2019 du Burkina Faso, présenté ce 18 décembre au Parlement, s’élève à 2 213,318 milliards de F CFA (3,37 milliards d’euros) en dépenses contre quelque 2191,937 milliards engagés en 2018.
Préparé dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, d’après les mots de la ministre de l’Économie, Rosine Sori Coulibaly, il consacre une large part (1 580,175 milliards de F CFA) aux dépenses courantes. « Au regard de l’introduction de lois de finances rectificatives en 2017 et en 2018, qui ont abouti à une réduction importante des prévisions de recettes et de dépenses, le gouvernement a estimé utile de revoir le projet de loi de finances déposé fin septembre 2018, qui tablait sur 2 503, 59 milliards de F CFA. Cette révision qui consacre une baisse des recettes propres et des dépenses d’investissement ne remet nullement en cause les ambitions initiales du gouvernement en matière de gestion budgétaire », a déclaré la ministre devant le Parlement.
L’exécutif burkinabè explique ce tour de vis par l’explosion de la masse salariale la fonction publique, passée de 334, 36 milliards de F CFA en 2013 à plus de 700 milliards cette année, pour 195 000 agents environ. Elle se situera en 2019 à 835 milliards de F CFA, ce qui représente plus de 49,2 % des recettes propres de l’État et jusqu’à 55 % des recettes fiscales.
L’investissement public accuse le coup
Ce budget prévisionnel enregistre un déficit de 3 %, conformément aux injonctions communautaires. Il s’établit à 258,725 milliards de F CFA contre 396,010 milliards en 2018 (5 % du budget national) et 498,65 milliards en 2017 (7,6 %). « En dépit d’une progression de 1,3 points de pourcentage du PIB des recettes fiscales, le déficit global s’est fortement creusé en 2017, principalement en raison d’une hausse de l’investissement public et d’une augmentation plus rapide que prévu des traitements de salaires (…) », s’était inquiété début novembre une mission du Fonds monétaire international.
>>> À LIRE : Pour le FMI, 2018 devra être l’année de la chasse aux déficits dans l’UEMOA
Pour contenir le déficit en 2019, Rosine Sori Coulibaly a indiqué que la loi de finances table sur un recul des dépenses d’investissement de l’ordre de 162,495 milliards de FCA comparé au précédent exercice. Ces dernières s’établissent désormais à 628,057 milliards de F CFA contre 790,555 milliards mobilisés pour 2018.
Des prévisions de croissance à 6,6 % pour 2018
L’exécutif compte injecter au total 333,069 milliards de F CFA dans les différents projets d’investissement figurant dans le Plan national de développement économique et social, au coût estimé à près de 15 000 milliards de F CFA. C’est nettement moins que les quelque 481,892 milliards de F CFA engagés un an plus tôt.
Enfin, le gouvernement du Premier ministre Paul Kaba Thiéba parie sur une croissance de 6,6 % pour 2018, soit un peu plus que les 6 % projetés par le FMI, refroidi par la recrudescence des attaques contre les forces de sécurité et de défense et les grèves dans le secteur public.
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