Gabon : les élections législatives se rejoueront dans huit circonscriptions

Sur la vingtaine de recours déposés à l’issue des élections législatives gabonaises d’octobre dernier, huit ont été validés par la Cour constitutionnelle. Le scrutin devra donc se rejouer dans huit circonscriptions.

Devant un bureau de vote à Libreville (photo d’illustration). © REUTERS/Antoine Lawson

Devant un bureau de vote à Libreville (photo d’illustration). © REUTERS/Antoine Lawson

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Publié le 19 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Plus d’un mois et demi après les législatives largement remportées par le Parti démocratique gabonais (PDG) la Cour constitutionnelle, présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo, a tranché. Au terme de l’examen du contentieux électoral, qui s’est tenu entre le 7 et le 15 décembre, la plus haute juridiction du pays a annulé le scrutin dans huit localités.

Les électeurs devront donc retourner aux urnes pour les sièges du département de l’Offoue-Onoye (Iboundji), du 1er arrondissement de la commune de Mouila, du 2e siège de la Boumi-Louetsi (Mbigou), du 2e siège de l’Okano (Mitzic), du 3e siège de la Zadié (Mekambo), du 1er siège de la Noya (Cocobeach), du 2e siège du 6e arrondissement de Libreville et du 1er siège de l’Ogoulou (Mimongo).

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Nouveau vote dans deux à quatre mois

« Selon notre loi ces élections partielles doivent se dérouler dans les deux à quatre mois à partir du moment où la Cour constitutionnelle procède à la proclamation des résultats officiels des élections », explique Moïse Bibalou Koumba, président du Centre gabonais des élections (CGE), en charge de l’organisation des scrutins.

L’officialisation des résultats par la Cour constitutionnelle devrait intervenir « dans les prochains jours », précise le président du CGE, une fois que tous les procès-verbaux de l’ensemble des bureaux de vote du pays auront été vérifiés. Le gouvernement du Premier ministre Emmanuel Issoze-Ngondet devra ensuite remettre sa démission au président de la République.

Dans un discours prononcé le 8 décembre, le vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou, rentré d’une visite à Rabat au chevet d’Ali Bongo Ondimba, en convalescence suite à un AVC à Riyad le 24 octobre, a précisé que la remise de la démission du gouvernement pourra se faire à l’ambassade du Gabon au Maroc.

Tentative de mobilisation dans l’opposition

La diffusion le 3 décembre des premières images d’Ali Bongo Ondimba aux côtés du roi du Maroc a permis de mettre un terme aux différentes rumeurs qui alimentaient les réseaux sociaux depuis l’hospitalisation du président gabonais, fin octobre.

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Dans l’attente des résultats définitifs des législatives et du retour d’Ali Bongo au Gabon, l’opposition tente de mobiliser sur le terrain. Samedi 15 décembre, une marche des partisans de Jean Ping, improvisée suite à un meeting du candidat malheureux de 2016, a été dispersée par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.

Avant ces incidents, l’opposant – qui se considère toujours comme président élu – avait tenu un discours plutôt offensif. « Quand la concertation est bloquée, il ne reste plus que la confrontation. Nous y sommes », a-t-il lancé à ses supporters avant d’ajouter : « Je ne vous retiens plus », comme il l’avait déjà fait en août 2017.

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Un changement de ton radical par rapport à son appel au rassemblement du 3 novembre. « Les Gabonais ont tourné la page de 2016, il faut se tourner vers l’avenir désormais », assure de son côté un cadre de la majorité. Malgré ces différentes tentatives de mobilisation, Jean Ping a peu de chance de fédérer dans l’opposition où beaucoup regrettent son appel au boycott lors des législatives.

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