Liaisons africaines

Retour en force de la compagnie aérienne allemande sur le continent.

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Quinze ans après son retrait d’Algérie, Lufthansa s’est posée de nouveau à Alger, le 15 juillet dernier. La compagnie aérienne allemande aligne désormais cinq vols par semaine entre Alger et Francfort, quand Air Algérie n’en assure que deux. C’est la seconde destination pétrolière africaine ouverte par Lufthansa cette année après Port-Harcourt, au Nigeria, en avril dernier, dont les trois dessertes hebdomadaires viennent s’ajouter au vol quotidien entre Francfort et Lagos, désormais prolongé vers Accra, au Ghana. La clientèle de l’industrie pétrolière représente une niche commerciale significative aux yeux des transporteurs aériens. Pour conquérir ce marché, Air France a défini un calendrier de vols particuliers, Dedicate, associé à une carte de fidélité. Deux à trois fois par semaine, la compagnie dessert ainsi, sans escale, Malabo (Guinée équatoriale), Pointe-Noire (Congo), Doha (Qatar), ou encore Tachkent (Ouzbékistan). Dans son sillage, Lufthansa a mis en place, en avril, un programme de fidélisation, le Oil and Energy Club, réservé à la même catégorie de clients. Là où sa consoeur française utilise des Airbus A-319 de 82 places réparties en deux classes (affaires et tourisme), l’allemande aligne des gros-porteurs A-330-300 de 221 passagers en trois classes.
Lufthansa dessert désormais quinze destinations africaines, alors qu’elle avait fermé plusieurs liaisons avec le continent dans les années 1990, dont celles d’Alger, Dakar, Harare et Windhoek, jugées peu rentables. Première compagnie étrangère en Égypte et en Érythrée, deuxième en Tunisie, elle envisage de se poser prochainement à Luanda, en Angola, une autre destination pétrolière, et de rouvrir Windhoek, en Namibie, une ancienne colonie germanique. Sa fusion avec Swiss, annoncée en mars dernier et aujourd’hui en cours de finalisation, lui permet de couvrir six nouvelles escales, en Libye, en Tanzanie et au Kenya, sans oublier Yaoundé et Douala au Cameroun.
Après avoir particulièrement souffert du ralentissement de l’activité en 2003, conséquence de la guerre en Irak et de l’épidémie de pneumonie atypique (sras), Lufthansa a retrouvé des couleurs. Pour l’exercice 2004, le groupe a dégagé un bénéfice net de 400 millions d’euros, alors qu’il avait enregistré une perte record de 984 millions d’euros l’année précédente. Le trafic passagers a progressé de plus de 12 % en 2004, ce qui lui a permis de franchir pour la première fois le cap des 50 millions de passagers et de passer au deuxième rang des compagnies européennes, devant British Airways. Sur le marché français, par exemple, la compagnie allemande a transporté quelque 2,8 millions de passagers l’année dernière, en hausse de 10,4 %, contre 2,23 millions pour le transporteur britannique. Avec le renfort de Swiss, Lufthansa s’affirme comme le principal challenger d’Air France-KLM. L’Afrique, semble-t-il, fait également partie de sa stratégie de conquête.

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