L’Égypte et l’arabisme

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Qui dit Moyen-Orient dit aussi Palestine. Depuis près de vingt ans, la tragédie palestinienne commande le comportement de chaque personne, de chaque État de la région. Sur ce point, le mot clé est « impuissance ». L’impuissance conduit au désarroi, incline à faire porter le poids de ses erreurs sur les autres, aboutit au gaspillage des énergies et à la désunion.

En l’état actuel des choses, les Arabes ne peuvent ni renoncer à la Palestine et prendre parti de leur défaite, ni la recouvrer par l’action politique ou militaire. Mieux que tout autre, le président Nasser sent cela, qui réussit à formuler simultanément le refus intransigeant du fait accompli, l’impuissance actuelle à l’annuler, et l’espoir que, dans l’avenir, les Arabes seront en position de le faire. Peut-on procéder autrement ? C’est ce que semble penser le président Bourguiba, qui, d’accord sur l’analyse nassérienne, ne demande rien d’autre qu’une discussion sérieuse, approfondie, de cette situation et l’élaboration d’une stratégie qui en soi une.
Bourguiba met en cause, il est vrai, l’ensemble de la politique arabe de l’Égypte nassérienne. Ce point aussi mérite discussion, car il constitue un des problèmes qui se posent au Moyen-Orient.

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Il est impressionnant de constater, comme le fait le président Bourguiba, que l’Égypte, c’est-à-dire Nasser, a été, en une décennie, en conflit plus ou moins public avec chacun des douze pays arabes. La raison de ces heurts répétés, de cette impossibilité dans laquelle se trouve Nasser de s’entendre plus de quelques mois avec un des autres gouvernements arabes, Bourguiba la trouve dans une volonté d’hégémonie, dans une ambition d’unifier le monde arabe autour de l’Égypte comme hier la Prusse unifiait, par la pression et la force, l’Allemagne autour de la Prusse. Cela est incompatible, conclut Bourguiba, avec la Charte de la Ligue arabe, avec la conception d’États arabes souverains, avec la morale internationale actuelle.
Le problème est que l’Égypte est un pays de trente millions d’habitants, héritier d’une vieille et noble civilisation, doté depuis dix ans d’un chef qui a une grande stature politique.

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