Maroc : le terrorisme frappe au pied du mont Toubkal

La piste terroriste est confirmée pour le meurtre des deux randonneuses scandinaves, survenu ce week-end dans la région de Marrakech. Les services de sécurité ont interpellé dans la Ville ocre les trois principaux suspects impliqués.

Les enquêteurs près du lieu où ont été retrouvés les corps des deux touristes scandinaves, près d’Imlil, dans le massif du mont Toubkal. © AP/SIPA

Les enquêteurs près du lieu où ont été retrouvés les corps des deux touristes scandinaves, près d’Imlil, dans le massif du mont Toubkal. © AP/SIPA

fahhd iraqi

Publié le 20 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Lundi 17 décembre. Le Maroc se réveille avec une nouvelle macabre : deux jeunes touristes scandinaves sont retrouvées mortes, dans les environs d’Imlil, petite localité à 70 km au sud de Marrakech, réputée pour être le terminus routier avant l’ascension du mont Toubkal, plus haut sommet d’Afrique du nord (4 167 mètres).

>>> À LIRE – Maroc : le village d’Imlil ébranlé par l’assassinat de deux touristes scandinaves

la suite après cette publicité

Louisa Vesterager Jespersen (24 ans) et Maren Ueland (28 ans) faisaient effectivement partie de ces dizaines de milliers de touristes qui défilent chaque année dans cette vallée connue pour ses chemins de randonnées aux panoramas à couper le souffle. Elles avaient planté leur tente dans une région montagneuse non surveillée – à 10 km du centre d’Imilil – que la population locale appelle « Shamharouch », en référence au supposé prince des fantômes qui y rode. Mais cette nuit du dimanche, les deux touristes ont plutôt croisé le chemin d’un groupe d’extrémistes qui leur ont fait subir le plus atroce des supplices.

Enquête en cours

Les corps retrouvés, dénudés, avec les têtes quasi-décapitées, mettent tous les services de sécurité du royaume en branle. La zone est quadrillée par la gendarmerie royale alors que la direction générale de la surveillance du territoire (DGST) prend les manettes des investigations à travers son aile judiciaire, le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ). Ce dernier annonce d’ailleurs, moins de 24h après le drame, l’arrestation d’un des présumés meurtriers à Marrakech. Ses deux complices présumés avaient également été arrêtés jeudi matin.

La piste terroriste n’est cependant confirmée officiellement que dans la soirée de mercredi : le procureur général près la cour d’appel de Rabat confirme l’implication de la personne arrêtée dans « un groupe radical » et l’identification de ses trois complices dont les photos ont été diffusés sur tous les médias. Le procureur n’a pas pour autant authentifié l’épouvantable vidéo de décapitation de l’une des touristes, largement diffusée sur la toile, affirmant qu’une enquête est en cours à ce propos.

Les autorités danoises et norvégiennes ont mis en garde sur les dangers que comporte le tourisme de randonnée au Maroc sans l’assistance d’un guide local

Il n’en demeure pas moins que ce modus operandi, qui rappelle les exécutions de l’organisation État islamique, donne des sueurs froides aux sécuritaires du royaume, qui s’attellent déjà à démanteler des cellules plus ou moins structurées. Une dizaine de jours avant ce drame, le BCIJ avait annoncé l’arrestation à Béni Mellal – sur l’autre versant des contreforts de l’Atlas – de six partisans présumés de Daech. La dernière fois que le royaume a connu un acte terroriste remonte à 2011, avec un attentat à la bombe dans un café de la célèbre place Jemaa el-Fna de Marrakech.

la suite après cette publicité

Les autorités danoises – qui ont dépêché un enquêteur pour participer aux investigations – et norvégiennes ont mis en garde leurs ressortissants sur les dangers que comporte le tourisme de randonnée au Maroc sans l’assistance d’un guide local.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Antiterrorisme : le modèle marocain

Contenus partenaires