Gouvernement historique

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Les craintes que l’on avait pu nourrir pour le processus de paix au Soudan à la suite de la mort de l’ancien chef rebelle sudiste John Garang dans un accident d’hélicoptère, le 29 juillet, commencent à s’estomper. Le 22 septembre, le pays s’est doté du premier gouvernement d’union nationale de son histoire, conformément à l’accord de paix conclu en janvier entre Khartoum et le Mouvement populaire pour la libération du Soudan (MPLS).

La succession du chef du MPLS paraît se dérouler sans problème majeur. Son ex-premier lieutenant, Salva Kiir, lui a succédé en tant que premier vice-président de la République à Khartoum dans une présidence collégiale dirigée par Omar el-Béchir. Le nouveau gouvernement de transition comprend 29 ministres, 32 secrétaires d’État et 12 conseillers spéciaux à la présidence. Une composition conforme à un schéma de partage du pouvoir donnant 52 % des postes au Congrès national (parti de Béchir), 28 % au MPLS et 14 % à divers mouvements d’opposition nordistes et sudistes. Le Congrès populaire, de l’islamiste Hassan el-Tourabi, et le parti de la Oumma, de l’ancien Premier ministre Sadok el-Mahdi, ont choisi de ne pas y participer. Le Congrès national garde le contrôle des postes clé de la Défense, de l’Intérieur et des Finances. Le ministère des Mines et de l’Énergie, tant convoité par les deux parties, échoit à son titulaire actuel (du Congrès national), qui se voit cependant adjoindre un secrétaire d’État sudiste. Le MPLS décroche le poste des Affaires étrangères qu’occupe désormais Lam Akol, en remplacement de Mustafa Ismaïl, nommé conseiller spécial à la présidence. Les ex-rebelles ont aussi obtenu des fauteuils importants : Commerce extérieur, Investissement, Éducation, Transport, Santé, Affaires humanitaires… Leur rôle sera donc central dans la reconstruction du pays, où tout est à faire ou à refaire après une guerre civile qui aura duré vingt et un ans.

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Parmi leurs priorités : le déminage des champs de bataille, le rapatriement des centaines de milliers de réfugiés, la construction de routes, surtout dans le Sud, qui en est dépourvu, le rétablissement des infrastructures et des services de base tels que l’éducation et la santé, et la remise sur pied des économies locales. Parallèlement, le nouveau gouvernement de transition est chargé de préparer de nouvelles élections démocratiques prévues dans quatre ans et de faire en sorte que l’unité du Soudan devienne une option plus attrayante que la sécession lors du référendum prévu dans le Sud à l’horizon 2011.

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