Faute britannique à Bassora

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Les événements qui ont secoué Bassora, le 19 septembre, constituent un tournant pour le corps expéditionnaire britannique en Irak. Longtemps loués pour leur savoir-faire dans une région relativement épargnée de la violence – quotidienne dans le reste du pays -, les soldats du Royaume-Uni ont, sans doute, commis l’irréparable.
Deux soldats anglais déguisés en Bédouins circulaient à bord d’un véhicule dans une artère de la ville. Appréhendés par les forces de sécurité irakiennes après avoir tiré sur la police, les voilà retenus au commissariat. Six blindés britanniques encerclent alors le bâtiment pour obtenir la libération des deux captifs. Une foule en colère s’en prend aux blindés et en incendie deux à l’aide de cocktails Molotov. Les équipages échappent de peu au lynchage et ne doivent leur salut qu’aux tirs nourris des autres véhicules.
Plus tard dans la nuit, un groupe de chars défonce le mur d’enceinte de la prison de Bassora, détruisant tout sur son passage, en vain. Les deux prisonniers ont été transférés. Un interrogatoire « poussé » des Irakiens de faction permet de localiser la maison où ont été placés les deux « faux terroristes ». Ils sont « enfin libres », crie dans sa radio le chef du commando de Sa Majesté.
Molle protestation du gouvernement Djaafari et colère de la population qui manifeste le lendemain dans les rues de Bassora : les Britanniques ne sont plus les bienvenus.
Le chef de la police locale se rend au QG de l’armée britannique pour demander que les soldats soient remis à la justice irakienne. On lui répond que les deux soldats sont des agents en « mission de renseignement » lors de leur interpellation.
En partance pour Londres, Ibrahim Djaafari assure que Tony Blair va l’entendre. Reçu à peine quelques minutes au 10, Downing Street, il n’obtient de véritable audience que chez le ministre britannique de la Défense, John Reid. Les premiers mots de sa conférence de presse londonienne ? « Nous souhaitons vivement le maintien de la présence britannique en Irak. »
Jeudi 22, le gouverneur de la province de Bassora décide de suspendre toute relation officielle avec le commandement des troupes britanniques en Irak tant que les deux soldats n’ont pas été remis aux autorités irakiennes.

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