Maroc : la stratégie de Saadeddine El Othmani pour améliorer le climat des affaires
Après avoir bondi dans le classement Doing Business, le gouvernement veut garder son élan, en concoctant une stratégie nationale pour l’amélioration du climat des affaires.
Une stratégie nationale d’amélioration du climat des affaires, voilà la nouvelle promesse de Saadeddine El Othmani. Revigoré par les neuf places gagnées par le royaume dans le dernier classement Doing Business (60ème rang), le chef du gouvernement fait du renforcement de l’attractivité économique une priorité.
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« La session parlementaire extraordinaire tenue en début d’année, qui a permis d’adopter la réforme du Code du commerce, notamment le règlement de l’insolvabilité des entreprises, a été décisive pour l’amélioration du classement du Maroc », affirme un député de la majorité gouvernementale. Mais pour les spécialistes, « si ce baromètre établi par la Banque mondiale relève les avancées du royaume en matière de facilitation de création d’entreprises, de transfert de propriété ou encore de commerce transfrontalier, celles-ci restent essentiellement administratives. Sur le plan pratique, il reste beaucoup à accomplir », comme l’explique à Jeune Afrique un économiste-chercheur.
Baromètre, plate-forme d’écoute et groupes de travail
Pour améliorer les pratiques, le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) s’apprête à lancer un baromètre du climat des affaires au Maroc. Un indicateur qui devrait permettre de disposer d’une « information fiable et de s’en servir pour construire une stratégie pertinente, en phase avec les attentes des acteurs économiques », selon le secrétariat de ce Comité.
Une plate-forme électronique dédiée à l’écoute du secteur privé est par ailleurs en cours de finalisation, de manière à ajuster la stratégie d’amélioration de l’environnement des affaires. Un mécanisme de travail conjoint entre les secteurs public et privé pour le développement économique et la création d’opportunités d’emploi devrait enfin voir le jour. Celui-ci sera composé de quatre groupes de travail thématiques traitant de l’emploi et du capital humain, de la compétitivité de l’entreprise, de la relation entre administration et entreprises, ainsi que de la fiscalité et des marchés publics.
Il reste encore des progrès à réaliser, notamment en matière de droit de la faillite et de régulation de la concurrence
« Toutes ces avancées sont indéniables, commente Karim El Aynaoui, économiste et directeur du think tank Policy Center for the New South. Mais il reste encore des progrès à réaliser, notamment en matière de droit de la faillite et de régulation de la concurrence. »
Pour de nombreux économistes, l’installation d’une nouvelle équipe au sein du Conseil de la concurrence marque le renouveau de cette instance constitutionnelle, restée pendant de longues années en veilleuse, jusqu’à la nomination mi-novembre à sa tête de Driss Guerraoui. Parmi les objectifs stratégiques de ce Conseil figure d’ailleurs « la création d’un climat d’affaires visant à renforcer l’attractivité de l’économie nationale et à consolider sa capacité à attirer les investissements directs étrangers ».
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