Algérie : peines de prison avec sursis en appel pour 27 Ahmadis

Une Cour d’appel algérienne a condamné 27 fidèles de l’ahmadisme, courant messianique minoritaire de l’islam, à des peines de trois à six mois de prison avec sursis, notamment pour « offense à l’islam », a indiqué jeudi un de leurs avocats. Ces peines confirment l’essentiel de celles prononcées en première instance, en juin 2018.

L’article 144 bis du code pénal algérien prévoit une peine de prison de trois à cinq ans et une amende de 457 à 914 dollars pour « offense du prophète » et « dénigrement du dogme ou des préceptes de l’Islam ». © Domaine public

L’article 144 bis du code pénal algérien prévoit une peine de prison de trois à cinq ans et une amende de 457 à 914 dollars pour « offense du prophète » et « dénigrement du dogme ou des préceptes de l’Islam ». © Domaine public

Publié le 21 décembre 2018 Lecture : 1 minute.

La Cour d’appel de Béjaïa (260 km à l’est d’Alger) a condamné mercredi 19 décembre ces 27 Ahmadis pour offense aux préceptes de l’islam, gestion d’une association sans agrément et collecte d’argent sans autorisation, a précisé Me Salah Dabouz.

Le Parquet, qui avait fait appel du jugement de première instance, avait à nouveau requis, devant la Cour d’appel, trois ans de prison ferme à l’encontre de l’ensemble des prévenus. En première instance, quatre femmes du groupe avaient été relaxées et un couple, jugé par contumace, condamné à des peines de prison ferme.

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300 Ahmadis poursuivis depuis 2016

Estimés à environ 2 000 en Algérie, les Ahmadis sont, selon les défenseurs des droits de l’homme, dans le collimateur des autorités qui ont arrêté et poursuivi près de 300 d’entre eux depuis 2016.

L’ahmadisme a pris racine en Algérie à partir de 2007, quand une chaîne de télévision du mouvement a pu y être captée par satellite

Fondé dans le nord de l’Inde par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle, l’ahmadisme (ou Ahmadiyya), qui se proclame tolérant et pacifique et revendique plus de 10 millions d’adeptes à travers le monde, a pris racine en Algérie à partir de 2007, quand une chaîne de télévision du mouvement a pu y être captée par satellite.

L’islam est religion d’État en Algérie, où domine la doctrine malékite sunnite, mais la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d’agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur.

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