Croissance en berne

La coopération monétaire se porte bien, mais la crise ivoirienne ralentit l’ensemble des activités.

Publié le 26 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

La coopération monétaire entre la France et les quinze pays africains de la zone franc* est marquée, depuis quarante ans, par deux réunions annuelles des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales de l’ensemble de la zone franc : l’une en avril dans un pays africain, l’autre en septembre à Paris. Outre l’examen traditionnel de la situation et des perspectives économiques de la région, ces réunions permettent aux quinze pays de se concerter et d’adopter une stratégie commune devant les assemblées générales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui se déroulent dans la foulée. Ainsi, la réunion qui s’est tenue le 20 septembre à Paris précède de peu les assemblées des deux institutions de Bretton Woods, qui auront lieu les 24 et 25 septembre, à Washington.
Cette concertation préalable est importante, comme l’a rappelé le ministre français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Thierry Breton. Deux sujets ont retenu l’attention des argentiers de la zone franc : les modalités de mise en oeuvre de l’annulation à 100 % de la dette multilatérale (cette proposition, lancée en juillet dernier par le sommet du G8, divise toujours les bailleurs de fonds) et des nouvelles initiatives françaises de financement du développement (taxe de 2 dollars sur chaque billet d’avion, campagne de vaccination). « Nous avons besoin du soutien de tous nos partenaires, et de ceux de la zone franc tout particulièrement, pour le succès de ces initiatives », a déclaré Thierry Breton.
Entouré de Brigitte Girardin, ministre déléguée à la Coopération et à la Francophonie, et de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, le ministre français a donné la parole à Charles Konan Banny, gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et à Jean-Félix Mamalepot, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) pour présenter leurs bilans économiques respectifs.
En Afrique de l’Ouest, la croissance se situe à 3 % en 2004, contre 3,2 % en 2003. Ce recul s’explique par la crise en Côte d’Ivoire et de moins bonnes performances agricoles. « La zone a montré ses capacités de résistance, mais vu le poids économique de la Côte d’Ivoire, sa croissance est tirée vers le bas. Il est nécessaire de sortir de ce gâchis », a expliqué Charles Konan Banny, tout en se félicitant de la bonne santé monétaire de la BCEAO (augmentation des réserves de changes). L’Afrique centrale bénéficie, elle, de la bonne conjoncture pétrolière (hausse des prix et de la production). Selon Jean-Félix Mamalepot, le taux de croissance a atteint 6,9 % en 2004, contre 4,3 % en 2003. Pour la Banque de France, dont le rapport annuel est sorti le même jour, le cru 2005 s’annonce moins bon, avec une croissance en berne pour l’ensemble de la zone (4 %, contre 5,4 % en 2004) et une reprise de l’inflation (2,6 %, contre 0,2 %).

* Huit pays en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), six en Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) et les Comores.

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