Hakim Ben Hammouda : « Le grand défi reste la relance de l’investissement »
Pour le ministre de l’Économie et des Finances tunisien Hakim Ben Hammouda, les prochaines échéances électorales ne doivent pas faire perdre de vue l’objectif de la relance de l’économie par la reprise des investissements dès 2015
Ancien conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (BAD), Hakim Ben Hammouda a été nommé ministre de l’Economie et des finances de la Tunisie en janvier 2014, au sein du gouvernement de technocrates mené par Mehdi Joôma. Il a répondu à nos questions au sujet des difficultés de reprise de l’économie tunisienne, trois ans après le départ de l’ex-président Ben Ali.
Propos recueillis à Tunis par Frida Dahmani
Jeune Afrique : Les prévisions de croissance pour 2014 ont été revues à la baisse. Pourquoi la reprise n’est-elle pas au rendez-vous ?
Hakim Ben Hammouda : En début d’année, la prévision était de 4 %. Nous l’avons ramenée à 2,8 % contre l’avis de certaines institutions internationales. Nous tablons finalement sur 2,3 %. La croissance reste fragile, mais il ne s’agit pas d’une contre-performance. Ce serait le cas si nous réalisions 1,5 %. D’ailleurs, avec de bons indicateurs dans l’agriculture, la reprise du tourisme et de la consommation, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que le troisième trimestre sera meilleur que les deux précédents.
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N’oublions pas que, sur les deux derniers trimestres 2013, le pays était à l’arrêt. En outre, nous avons dû effectuer ces réajustements pour tenir compte d’un contexte d’insécurité. Aujourd’hui, la tendance est à un retour vers plus de stabilité. Cela étant, les années électorales ne sont jamais très propices pour attirer les investisseurs. Nous sommes dans un cycle ; le grand défi reste la reprise de l’investissement en 2015.
Quelles sont les grandes réformes que le gouvernement veut lancer pour transformer l’environnement économique ?
La loi de finances complémentaire vise à redresser les comptes publics. Elle comprend notamment diverses mesures portant sur la fiscalité. La réforme du secteur bancaire est également en cours d’élaboration et nous préparons un code des investissements allégé. Nous partons du principe que, pour convaincre les investisseurs, il est plus efficace de faciliter les procédures administratives que de proposer des incitations fiscales.
Après l’éviction des anciens dirigeants d’Al Karama Holding, où en est la nomination de la nouvelle équipe à la tête de cette société qui regroupe les biens confisqués à l’ancien régime ?
Quel produit attendez-vous de la cession de ces actifs ? La nomination de Mohamed Bechiou en tant que directeur général vient d’être approuvée ; la désignation du successeur d’Ahmed Abdelkéfi à la présidence du conseil d’administration ne saurait tarder. Nous tablons sur 300 millions de dinars de recettes pour les ventes prévues en 2014. Je ne m’engage pas sur le montant de la cession de l’ensemble des biens confisqués.
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