Un ticket sans Cheney ?

Publié le 26 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Les conventions démocrate et républicaine, prévues pour se tenir respectivement fin juillet à Boston et fin août à New York, donneront le véritable coup d’envoi de la campagne pour l’élection présidentielle américaine. D’ici là, on aura pu aiguiser son diagnostic en analysant les résultats des instituts de sondages. Or ceux-ci sont pour l’instant unanimes : entre 43 % et 45 % des électeurs doivent voter John Kerry tandis qu’un pourcentage identique apportera ses suffrages à George W. Bush.

On n’avait pas rencontré une bipolarisation aussi radicale de l’opinion publique entre les deux grandes formations politiques américaines tout au long de ces vingt-cinq dernières années. Et le phénomène dépasse encore les strictes appartenances partisanes si l’on en croit Peter Hart, chargé de réaliser les sondages d’opinion pour le compte des démocrates, qui estime que les électeurs sans étiquette politique se divisent eux aussi, à parts égales, entre clan pro- et anti-Bush. Le résultat du scrutin devrait donc seulement dépendre des 10 % à 15 % d’indécis, un pourcentage que Mark Mellman, stratège de la campagne de John Kerry, estime même, en réalité, inférieur à 6 % des électeurs.

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Quel événement serait susceptible de modifier la tendance ? Une attaque terroriste sur le sol américain comparable à celle du 11 septembre 2001, la capture d’Oussama Ben Laden… ? Chacun peut ici faire assaut d’imagination. En toute hypothèse, il semble bien que seule une tragédie nationale ou un énorme coup de théâtre en Irak auraient un impact suffisant pour influencer les électeurs. Partant, les grands-messes de Boston et de New York, et les coûteuses campagnes qui s’ensuivront s’annoncent donc comme parfaitement inutiles.
Certains stratèges républicains caressent aussi l’idée d’évincer le vice-président Dick Cheney, dans l’espoir qu’un ticket d’où ce dernier serait absent serait de nature à séduire les irrésolus. Reste à savoir s’il faut risquer la cohésion de la base pour le gain hypothétique d’un nombre infime d’électeurs. Les indices de satisfaction de George Bush sont en effet fondés sur la continuité rigoureuse de sa politique et le maintien de son vice- président. Tout changement en la matière ne manquerait pas d’être interprété comme un signe de faiblesse.

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