Un boycoot laborieux

Publié le 26 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Rarement a-t-on vu un boycott donner moins de résultats que celui appliqué à l’Afrique du Sud. […]
Les sanctions économiques n’ont jamais ralenti le boom du pays le plus riche d’Afrique, ni affecté ses exportations. En quatre ans de boycott, les investissements britanniques et américains en Afrique du Sud ont augmenté de 50 % et la production du pays s’est accrue de 20 %. […]
Quelques compagnies d’Afrique du Sud ont certes éprouvé certaines difficultés. Lorsque le Danemark a arrêté l’envoi d’armes légères à l’Afrique du Sud en 1960, il a aussi réduit ses propres importations de plus de 50 %. Les envois d’habillement de l’Afrique du Sud vers l’Afrique noire chutèrent de 12 millions de dollars en 1959 à 5 millions de dollars l’année dernière. Les profits de la South African Airways ont beaucoup diminué. […]
L’Afrique noire a peu fait pour la réussite du boycott. L’acier, les autos et le sucre de l’Afrique du Sud sont introduits dans beaucoup des pays qui appliquent le boycott. La raison en est simple : la technique très avancée de l’Afrique du Sud, le coût très bas de la main-d’oeuvre, ainsi que les tarifs peu élevés des transports rendent les prix de ces marchandises tellement avantageux que les Africains noirs sont obligés de les accepter. Pour que le boycott puisse donner des résultats, il devrait être appliqué par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Leurs achats d’or, de cuivre et de diamant couvrent un tiers des ressources commerciales de l’Afrique du Sud. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont suspendu leurs envois d’armes à l’Afrique du Sud, mais, en avril, le leader du Parti travailliste Harold Wilson a déclaré : « Des sanctions qui frappent le peuple sans atteindre le gouvernement seraient futiles et tragiques en même temps. L’imposition du boycott est presque un acte de guerre. »
Wilson n’a peut-être pas manqué de considérer le fait que l’industrie britannique vend annuellement des marchandises à l’Afrique du Sud pour une valeur de 500 millions de dollars. Si de telles ventes étaient suspendues, des milliers de travailleurs anglais pourraient se trouver exposés au chômage.

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