Soudan : le chef de l’opposition, Sadek al-Mahdi, condamne la « répression » des manifestations

Le leader du principal parti de l’opposition soudanaise, Sadek al-Mahdi, a condamné samedi 22 décembre la « répression armée » des manifestations qui secouent plusieurs villes du pays depuis l’annonce d’une hausse des prix du pain. Il évoque également un bilan de 22 morts.

L’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, leader du parti d’opposition soudanais Al-Oumma, le 19 décembre 2018 à Omdourman, près de Khartoum. © AFP

L’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi, leader du parti d’opposition soudanais Al-Oumma, le 19 décembre 2018 à Omdourman, près de Khartoum. © AFP

Publié le 22 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

La décision du gouvernement, cette semaine, d’augmenter le prix du pain de 1 à 3 livres soudanaises (de 2 à 6 centimes d’euros) a entraîné des manifestations depuis mercredi. Au moins huit protestataires sont morts – six à Al-Gadaref (est) et deux à Atbara (est) – lors de heurts avec les forces anti-émeutes, selon des responsables et des témoins.

« Nous condamnons la répression armée des manifestations », a dénoncé Sadek al-Mahdi, dirigeant d’Al-Oumma, l’une des plus anciennes formations politiques du pays, lors d’une conférence de presse à Omdourman, ville voisine de la capitale Khartoum.

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Cette « répression » a « conduit à la mort de 22 martyrs » et fait « plusieurs blessés », a-t-il estimé, en appelant à une « enquête nationale et internationale ». Il n’a pas fourni plus de précisions sur ce bilan, qui n’a pu être confirmé de source indépendante.

« Ce mouvement est légal et a été lancé du fait de la dégradation (…) du niveau de vie », a encore ajouté Sadek al-Mahdi. Affirmant que les protestations allaient se poursuivre, il a appelé à l’instauration « d’un nouveau régime avec une nouvelle présidence ».

Dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan, Sadek al-Mahdi a été chassé du pouvoir par le coup d’État fomenté en 1989 par l’actuel président Omar el-Béchir. Poussé à l’exil à plusieurs reprises, il est revenu au pays cette semaine.

Aucune mort reportée samedi

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Samedi, selon des témoins, des manifestations ont eu lieu dans au moins deux nouvelles villes : Wad Madani, capitale de l’Etat d’Al-Jazira, et al-Rahad, au Kordofan du Nord.

Environ « 300 personnes sont venues dans le centre-ville de Wad Madani en scandant « le peuple veut la chute du régime » », selon un témoin contacté par téléphone par l’AFP. Les policiers ont répondu par des coups de matraques et des tirs de gaz lacrymogènes, a-t-il poursuivi.

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À al-Rahad, des centaines de protestataires ont scandé « Non à la faim », a affirmé un autre témoin à l’AFP. Là aussi, des gaz lacrymogènes ont été utilisés, selon lui.

Les locaux d’administrations ainsi que le siège du parti du Congrès national au pouvoir ont été incendiés.

Aucun mort n’a été reporté samedi.

Sadiq Youssef, un cadre de la coalition d’opposition des Forces du consensus national a en revanche affirmé que 14 membres de ce mouvement, dont le président Farouk Abou Eissa, avaient été arrêtés « à la sortie d’une réunion ». Ces arrestations n’ont pas été confirmées par les autorités.

Un conseiller du président Omar el-Béchir, Faisal Hassan Ibrahim, a lui dénoncé une instrumentalisation des manifestations par des « entités organisées », sans les nommer explicitement. Il a assuré que deux des personnes tuées à al-Gadaref étaient des militaires en civil.

Un officier des services de sécurité a été nommé samedi à la tête de l’État d’al-Gadaref, où six personnes au total ont été tuées jeudi, a rapporté l’agence officielle Suna.
L’ancien gouverneur a été tué avec quatre autres responsables locaux dans un crash d’hélicoptère début décembre.

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