Législatives au Togo : le parti au pouvoir s’impose lors d’un scrutin déserté par l’opposition

L’Union pour la République (UNIR) est arrivée largement en tête des élections législatives du 20 décembre. Selon des résultats officiels mais encore provisoires, le parti au pouvoir a obtenu 59 des 91 sièges à l’Assemblée nationale.

Lors d’une séance de dépouillement des votes, à Lomé, au Togo, en 2015 (photo d’illustration). © Erick Kaglan/AP/SIPA

Lors d’une séance de dépouillement des votes, à Lomé, au Togo, en 2015 (photo d’illustration). © Erick Kaglan/AP/SIPA

Fiacre Vidjingninou

Publié le 24 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Par rapport à la précédente législature, le parti du président Faure Gnassingbé a perdu trois places. Il rafle tout de même plus de 64 % des 91 sièges au Parlement. En deuxième position, loin derrière lui, l’Union des forces de changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio n’obtient que six députés.

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Quatre nouveaux partis font, pour la première fois, leur entrée au Parlement : le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement, de l’ancien Premier ministre Gabriel Agbéyomé Kodjo, et le Nouvel engagement togolais remportent, chacun, trois sièges. Deux autres partis – le Parti démocratique panafricain et le Mouvement des républicains centristes –  disposeront quant à eux d’un siège. Enfin, dix listes d’indépendants se partageront 18 sièges.

« Un scrutin à annuler »

Selon la principale coalition de l’opposition (C14), qui a boycotté le scrutin en invoquant  diverses « irrégularités », « ces résultats sont nuls et non avenus » car « c’est un scrutin à annuler, tout simplement ».

Pour un cadre de l’UNIR, les législatives viennent d’installer un nouveau cadre de dialogue pour discuter et arrêter les réformes institutionnelles

Mais pour un cadre de l’UNIR, les législatives viennent d’installer un « nouveau cadre de dialogue pour discuter et arrêter les réformes institutionnelles et constitutionnelles. Tant pis pour ceux qui se sont entêtés à rester en marge de ce processus validé par la majorité des Togolais ».

La compétition avait engagé, au total, 850 candidats répartis sur 130 listes provenant de 12 partis politiques et 25 listes d’indépendants.

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Erreur stratégique ?

Malgré le boycott de la C14, et après plus d’un an de manifestations parfois violentes, voire meurtrières, les législatives se sont déroulées dans un climat apaisé, avec un taux de participation de 60 %. Les observateurs, notamment ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont jugé le scrutin libre et transparent.

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La C14 sort donc fragilisée du processus électoral : son boycott la prive en effet du moindre  député dans le prochain Parlement, où les débats sur les réformes constitutionnelles seront prioritaires. « C’est une erreur stratégique », confie un observateur de la vie politique togolaise.

Référendum obligatoire

Toutefois, malgré l’absence de la coalition, le parti au pouvoir n’a pas raflé la mise au point de réunir les 4/5e des sièges de l’Assemblée nationale (73 députés), ce qui lui aurait permis d’entériner ces réformes sans être obligé d’avoir recours au référendum. Au premier rang de celles-ci, la révision constitutionnelle, dont l’enjeu est la participation ou non de Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2020 – voire de 2025. 

Les résultats définitifs du scrutin doivent être proclamés par la Cour constitutionnelle au plus tard dans un délai de huit jours, après avoir purgé les éventuels contentieux.

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